Politique

Visite de Jean Yves Le Drian au Mali, ALLIANCE PATRIOTIQUE CONTRE LA DESTRUCTION DU MALI (APDM) crie à la faute diplomatique

Du 25 au 26 octobre 2020, le ministre français des affaires Jean Yves Le Drian a effectué une visite de travail au Mali.  Au cours de sa visite, le ministre français a fait des rencontres avec des officiels maliens qui sonnent dans les oreilles de l’Alliance patriotique Contre la Destruction du Mali comme un affront à notre souveraineté. Mieux, l’Alliance crie à la faute diplomatique et appelle la France à ses responsabilités face au Mali et aux maliens.

FAUTE DIPLOMATIQUE ET POLITIQUE FRANÇAISE AU MALI

« Des concepts comme cohérence, ingérence étrangère et respect de la souveraineté étatique doivent être au centre de certains principes et valeurs politiques autour desquels se construit la réflexion sur la politique étrangère contemporaine ».

L’affirmation d’une politique visant à imposer une volonté étatique aux autres États, doit être considérée comme « une faute diplomatique ».

Le programme de visite au Mali du Ministre des Affaires Étrangères de la France du 25 au 26 octobre 2020, s’inscrit dans cette rhétorique.

Dans le cadre de sa visite au Mali, le Ministre des Affaires Étrangères de la France a rencontré certains citoyens maliens qui n’exercent plus de fonctions officielles au nom de l’État malien. Ces rencontres sont des fautes de représentation et une source de tension diplomatique. Ce sont en fait, des actes de défiance aux nouvelles autorités militaires du Mali qui affichent leur opposition à la politique française. Il s’agit des points suivants :

– Le remplacement du régime de Ibrahim Boubacar Kéita avec lequel ils ont été « hasardeux dans leur choix » selon Mélenchon,

– La divergence sur les questions de respect de la pleine souveraineté de la République du Mali,

– Et finalement l’échec de la stratégie opérationnelle française dans la lutte antiterroriste.

 Le Mali n’est pas un département de la France Outre-mer. La France ne peut donc empêcher les nouvelles autorités maliennes d’envisager librement l’ouverture du dialogue, de la négociation et réconciliation entre citoyens maliens pour résoudre la question de l’insécurité alors que justement, la force Barkhane a échoué lamentablement dans ce domaine. Comme nous l’avions fait en 2012, nous condamnons les méthodes terroristes du type des rebelles-terroristes du MNLA lorsqu’ils ont égorgé des militaires maliens à Aguelhok. 

Rappelons que le MNLA a bénéficié du soutien de la politique française dans leur œuvre de déstabilisation du Mali. Paradoxalement, la politique française au sahel avait privilégié la négociation avec les terroristes et cautionné le paiement de rançons pour obtenir la libération des otages français. La leçon de morale est applicable à tous les États et dans toutes les circonstances.

Revenons sur la faute diplomatique du Ministre des Affaires Étrangères de la France pour exprimer notre désapprobation pour les raisons suivantes : Les personnes rencontrées par Jean-Yves Le Drian ont tous participé aux différents gouvernements formés par le régime déchu d’Ibrahim Boubacar Kéita dont la gestion du pays a été un désastre. M. Le Drian ne peut ignorer qu’ils sont imputables de l’échec du mandat d’Ibrahim Boubacar Kéita (IBK).

Nous rappelons également, que la mauvaise gouvernance du régime d’IBK est à l’origine des contestations du 5 juin 2020. Le 19 mai 2014, le Fonds Monétaire International (FMI) avait critiqué depuis Washington, l’achat d’un nouvel avion présidentiel et exprimé sa préoccupation au sujet de la pertinence de cette décision d’achat d’avion dont la valeur s’élève à 40 millions de dollars, soit : 29,5 millions d’EUROS. Le FMI avait également fait part de ses inquiétudes concernant la garantie apportée par l’État malien à un prêt de 200 millions de dollars à une société privée en lien avec l’armée malienne.

De plus, l’intérêt suscité par ce dossier, a fait l’objet de vérification par le Vérificateur Général du Mali dont les conclusions sont publiées dans son rapport annuel de 2014. Il a relevé plusieurs irrégularités dans la gestion des fonds alloués au financement de l’achat d’armements. C’est dans ce contexte qu’en décembre 2019, suivant instructions écrites du Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et garde des sceaux, l’institution judiciaire ne pouvait pas rester indifférente et elle déclencha l’action judiciaire.

Le parquet a décidé de la réouverture des enquêtes dans l’affaire relative à l’acquisition d’un nouvel aéronef (avion présidentiel) et à la fourniture aux forces armées maliennes d’un important lot de matériels, d’habillement, de sacs de couchage et d’alimentation, ainsi que des véhicules militaires et pièces de rechange. Cette affaire non élucidée avait été classée sans suite, laissant la population sur des interrogations.

Mais dans un communiqué daté du 23 août 2020, le Procureur de la république a ordonné d’autres actions judiciaires. L’instruction de ce dossier obscur fait partie du cahier de charges du M5-RFP en plus de la grande attente nourrie par la population malienne en faveur de la justice.

Dans le cadre de sa conférence de presse en compagnie du nouveau premier ministre malien, M. Le Drian, au lieu d’avoir le souci de porter à la connaissance des nouvelles autorités maliennes ainsi que le peuple malien, les vraies raisons de sa visite et le contenu de ses échanges avec tous les interlocuteurs maliens rencontrés, M. Le Drian a préféré mettre l’accent sur un fallacieux objectif global de « paix et développement » avec l’octroi au Mali d’un montant d’argent en guise de prêt, comme s’il était venu distribuer des « bonbons » pour apaiser la « colère et la réprobation » du peuple malien envers les politiques françaises de « néocolonialisme».

Collaboration : ALLIANCE PATRIOTIQUE CONTRE LA DESTRUCTION DU MALI (APDM)FASO CEBALENW

Contact:             apdmca@gmail.com

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