Économie

Coton culture : La filière en danger au Mali

Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Delta-new, le secrétaire permanent de l’Association des Producteurs de Coton Africains, Youssouf Djimè Sidibé, ingénieur en agriculture, s’exprime sur la filière coton au Mali.

Le secrétaire permanent de l’Association des producteurs de coton Africains (APROCA), Youssouf Djimè Diallo a déclaré que le problème de la filière est dû, pour cette année, à la réduction des superficies, le mauvais calcul de la CMDT et la pandémie du coronavirus.

Après 25 ans de service au sein de la Compagnie Malienne de Développement des textiles (CMDT), M. Sidibé a fait savoir que les maux qui minent la filière coton au Mali sont à trois niveaux. Il s’agit de l’Etat, la CMDT et les producteurs.

Selon lui, au Mali, à un moment donné le coton a fait des bons résultats mais ces bons résultats ne lui ont jamais impressionnés parce que c’était des résultats « entretenus ».

« Les soubassements de la filière coton du Mali ne sont pas solides. Le premier soubassement c’est l’Etat. Alors, il faut que l’Etat sache ce qu’il veut de la filière coton ; cela n’est pas encore le cas jusqu’à présent. Par exemple, en Côte d’Ivoire, l’Etat a dit qu’il veut une filière compétitive, au Mali on ne sait pas sur quel pied il faut danser. Les acteurs de la filière coton sont l’Etat, la CMDT et les producteurs et aucun de trois acteurs ne se portent bien au Mali », précise Youssouf Djim Sidibé.

A ses dires, l’Etat a laissé la gestion du secteur aux mains de la CMDT et des producteurs.  « Au niveau des producteurs, c’est la mauvaise gestion. Les leaders paysans vivent sur le dos des producteurs».

En ce qui concerne la CMDT, l’ingénieur dira que c’est une gestion chaotique car l’Etat ne prend pas ses responsabilités.

« Dans le temps, l’Etat avait instruit de réduire l’effectif de la direction à 53 personnes mais aujourd’hui le personnel de la CMDT est à 200 personnes. Au sein de la CMDT, l’Etat ne s’assume pas. Les mesures prises ne vont jamais au bout », dénonce M. Sidibé.

L’ingénieur de son état soutient avoir alerté sur le fait qu’au premier choc cotonnier, la CMDT sera fermée. Motif, la filière coton est cyclique. Chaque 10 ans, se produit un choc ou un changement dans le secteur. L’année passée, le Mali a fait plus de 700 milles tonnes mais cette année le Mali ne fera pas plus de 200 milles tonnes.

Par ailleurs, nous avons appris de notre interlocuteur que la CMDT est actuellement en manque de liquidité. Cela s’explique en partie par la mauvaise approche face à la fluctuation du cours du coton sur le marché mondial entre 2009 et 2020.

Selon lui, 50% de la production cotonnière du Mali sont stockés dans les magasins cela n’est pas uniquement causé à la pandémie. Au même moment, des pays africains ont tous écoulé leur production.

Pour terminer, l’ingénieur Yssouf Djimé Sidibé dit clairement que cette année la filière coton va très mal ; pour lui, il est nécessaire que les maliens soient informés de cette réalité.

M C

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