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PETIT COMMENTAIRE DU « DISCOURS DE DEMISSION » D’UN PRESIDENT QUI « NE DEMISSIONNERA POINT »!

Le sage Président de Transition Bah N’DAW, d’habitude si humble et posé ,  serait-il victime du syndrome du pouvoir?  Ce virus  contre lequel les politiques cherchent généralement à s’immuniser.

Les Maliens ont mille raisons de s’en inquiéter, à l’entendre discourir depuis Abidjan avec la communauté malienne de ce pays.

L’heure de vérité militaire aurait-elle enfin sonné pour ce régime militaire vêtu de la tenue  légale trop ample pour ses bottes? Il est vrai que l’habit n’a jamais fait  le moine. On a  beau habiller un fusil, un fusil reste un fusil.

L’intervention  inappropriée du Président de Transition interpelle en premier lieu Bah N’DAW lui-même sur les points qui suivent:

« NUL N’EST AU-DESSUS DE LA LOI, MEME MOI BAH N’DAW »

Faudrait-il comprendre par  l’absurde du contraire  comme quoi nul n’est au dessus de la loi, sauf bien entendu lui Bah N’DAW? Lui Bah N’DAW qui a impunément violé  la Charte de la Transition : déclaration des biens en dehors du délai constitutionnel et dans la  clandestinité; signatures de Décrets contraires à la Charte , etc..etc …Qui dit mieux? Si nul n’est au dessus de la loi, Bah N’DAW quant à lui semble au-dessus même de la Constitution/ Charte. Il est plus performant!

« AUCUNE PERSONNE NE DOIT GREVER EN  PERIODE DE TRANSITION, »

Quels articles de la  Constitution, de la Charte ou d’une loi, interdisent, notamment à l’UNTM, de  faire la grève en  période de Transition. Depuis quand, une période de Transition qui  s’octroie une Charte et maintient en demi sommeil la Constitution de 92, serait-elle suspensive de l’exercice d’un droit constitutionnel? Depuis quand, l’exercice d’un droit condamne-t-il l’auteur à la peine de  folie?  Comment le droit va-t-il « s’appliquer à toute personne » comme dit le Président, si ceux qui revendiquent son application sont traités de malades mentaux?

Quand un acte est juridiquement assis, rien ne sert de chercher à le terrasser. Il faut au contraire le caresser. Ce n’est pas de  la faiblesse.  C’est la force du droit. Elle pèse nettement plus  lourd que le droit de la force que le ton menaçant du Président suggère.

« SEULES LES PERSONNES INCONSCIENTES  FONT GRÈVE EN CETTE PERIODE DE TRANSITION »

Bien dit Monsieur le Président! Mais une personne consciente, sans être Président de la République, peut se taper 100 ou 150 millions de FCFA en période de Transition, sans pour autant se faire traiter de malade mental. Heureusement!  Président de Transitions, Vice-président de Transition, Premier ministre de Transition, ministres de Transition, faux députés CNT  de Transition, peuvent bénéficier en période de Transition, des mêmes avantages du régime  constitutionnel normal! Eux au moins, ont la chance de ne pas se faire traiter de malades mentaux. Les syndicalistes non! Deux poids, deux traitements pécuniaires!

« LE MALI COMME UN BEBE… »

Bah N’DAW ne le savait sans doute pas en étant reclu dans sa retraite. Les Maliens qui en ont souffert, le savent parfaitement. Le Mali sous IBK  était le même bébé qui marchait à peine et auquel il avait pourtant été demandé de « prendre des bagages et de courir ». C’est parce que justement IBK était buté à ce problème qu’au finish, lui Bah N’DAW, peut profiter aujourd’hui du coup d’Etat qui a sanctionné ce même IBK  n’ayant pas eu la recette miracle pour faire courir la bébé Mali. Pourquoi Bah N’DAW a -t-il accepté de s’asseoir sur le fauteuil de IBK auquel on a exigé  la même mission impossible? Les sachants nous ont appris que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

« JE NE DEMISSIONNERAI POINT »

Cheick Modibo DIARRA, Moussa Mara, IBK, Boubeye, Manassa DANIOKO apprécieront. Ils vont bien se marrer de cette malencontreuse déclaration. No comment.

« BAH N’DAW N’EST PAS POLITIQUE ET NE CONNAÎT PAS LA POLITIQUE »

Bah N’DAW incarne pourtant à son niveau le plus élevé de Chef de l’Etat,  la politique, rien que la politique, toute la politique? Que foutent alors tous ces communicants du Palais présidentiel qui abandonnent ainsi le Président sur ces terrains incroyablement absurdes ? Il serait peut-être préférable que Bah N’DAW prenne congé de Koulouba et de sa politique pour retrouver la paix dans son champ pendant qu’il est encore temps. Celui qui n’est pas politique et qui ne fait pas la politique a-t-il sa place à la tête de ce pays en faillite?

« POUR MOI, TU FAIS. SI TU PEUX PAS, JE TE PRENDS »

Encore des paroles en l’air? En principe, on ne peut prendre que ce qui  nous appartient. Rien n’appartient à Bah N’DAW. Tout appartient au Mali, au peuple malien et à  aucun individu, fût-il Président de la République ou Chef de l’Etat. Nul ne pourrait  s’arroger ce qui appartient au peuple malien. Pour nous peuple malien, si vous ne pouvez pas Bah N’DAW, on vous prend. On vous retire ce pouvoir confié à vous qui n’appartient qu’au seul peuple malien.

AU TOTAL: cette intervention de Monsieur le Président de Transition Bah N’DAW, ressemble bizarrement à l’acte de démission de facto celui qui dit qu’il ne démissionnera pas. De celui qui semble en panne sèche de vraies réponses à nos vrais problèmes.

Dr Brahima FOMBA

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