Édito - Il faut le dire

Le message des terroristes.

Comme pour narguer nos autorités et particulièrement nos forces armées et de sécurité, chaque fois qu’on parle de paix ou d’accords intercommunautaires, le GSIM, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), se manifeste par des actes terroristes quelques fois très osés. Les dernières activités en date ce sont les opérations menées à Bandiagara contre les gendarmes, à Borko (cercle de Bandiagara) et à Dialloubé (cercle de Mopti) pendant que se tenait une conférence de réconciliation intercommunautaire à Koro, du 24 au 26 février. Les attaques ont eu lieu dans la nuit du 25 au 26 février à Bandiagara et à Borko et celles de Dialloubé le 26 février. Après l’annonce d’accord entre communautés à Niono, il y a deux semaines, les groupes terroristes assiègent des villages du cercle de Niono. Ainsi, on signale des attaques imminentes de Dogofry, Sokolo, Diabaly, NGomancoura sans oublier que Farabougou reste sous blocus des terroristes malgré la présence des forces armées.

Le message est clair pour le GSIM : il faut instaurer l’insécurité sur tout le territoire national et même au-delà afin de rendre le pays ingouvernable.

Avec l’arrivée des militaires aux affaires, les maliens dans leur grande majorité, ont espéré voir les lignes bouger en ce qui concerne la sécurité et ce, d’autant plus que ceux qui ont pris le pouvoir étaient au front et qu’ils sont des officiers supérieurs contrairement à ceux de 2012. On s’attendait donc à plus d’initiatives, à plus d’imagination dans la lutte contre l’insécurité dans le pays. Mais que constate-t-on ? Les nouvelles autorités ne s’en tiennent qu’aux anciennes recettes   qui ont montré leur inanité, depuis plus de huit ans.

Plus le temps passe, plus ces mouvements terroristes gagneront du terrain, gagneront plus d’adeptes car la situation économique et sociale du pays ne fait que se dégrader amenant les jeunes à choisir l’expatriation risquée ou l’incorporation dans un mouvement terroriste où, en dehors du pécule qu’il perçoit, on lui promet l’Éden dans le cas où il perdrait la vie au cours d’un combat « pour la bonne cause ».  Un tel combattant est si motivé qu’il n’aura aucune peur de la mort s’il s’agit de combattre un ennemi qu’on lui présente comme satanique. Les défaites des plus grandes armées du monde en Afghanistan, en Somalie et globalement au Proche-Orient sont là pour attester que cette recette qui consiste à déployer de gros moyens logistiques n’arriveront jamais à bout des terroristes.

Malheureusement, nos officiers dans leurs états-majors, ont été si formatés à la stratégie occidentale, qu’ils réagissent comme cet homme qui, n’ayant pas la paire de chaussures tant désirée à sa pointure, demande à ce qu’on lui taille les pieds afin de les adapter aux chaussures ! Et pourtant au Mali, et globalement au Sahel, ce ne sont pas les stratégies de guerre ou la bravoure des hommes qui font défaut.

Si l’on veut que ce pays s’en sorte, il faut mobiliser pendant qu’il est encore temps, toutes les forces vives de la nation et particulièrement ceux qu’on traite avec mépris de « milices d’autodéfense », « dozos ». Il suffit de les organiser et de les équiper. Ils ont, non seulement l’avantage de la connaissance du terrain, mais sont aussi psychologiquement prêts au sacrifice ultime pour la défense de leur terroir.

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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