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Le torchon brûle entre les leaders religieux : Deux Imams convoqués au Camp 1

Le lundi 16 août 2021, dans la journée deux personnalités influentes de la sphère religieuse ont été convoquées au camp 1 sous ordre du procureur de la commune IV. Il s’agit notamment de l’Imam Ibrahim Diaby et de l’imam Mohamed Traore non moins 3ème vice-président du Haut Conseil Islamique. Tous deux issus de la branche de la Sunna s’étaient rendu au camp 1 pour répondre à une plainte introduite par l’autre ‘’branche rivale Ançardine’’.

« Ibrahim Moussa Diaby est prié de bien vouloir se présenter devant le commandant de la brigade de recherches de Bamako », précise la convocation. Mais ce jour, plusieurs notabilités religieuses dont l’influent Imam Mahamoud Dicko se sont mobilisés pour apporter leur soutien aux deux individus convoqués.

Les autorités voulaient ainsi entendre les accusés en vue d’établir un rapport qui sera ensuite transmis au procureur de la commune IV.

Dans une interview livrée à la presse, l’imam Diaby affirme « c’est le groupe Ançardine de Haidara qui nous a adressé la convocation. On pouvait arranger ça autrement sans impliquer les autorités mais hélas. » Aussi a-t-il remercié tous les partisans qui se sont mobilisés pour cette cause, puis il ajoute « je tiens à dire aux autorités que nous les leaders de la Sunna, nous ne sommes pas des va-t-en-guerre. Nous faisons confiance à nos autorités et demandons au nos adeptes de rester mobiliser derrière ces autorités. »

Pour sa part, l’imam Mohamed Traore, 3ème vice-président du Haut Conseil Islamique dira que « l’islam est une religion de pardon, les musulmans doivent se comprendre eux-mêmes afin de prévenir tout conflit que ce soit. »

Par ailleurs, certains adeptes qui ont pris part à la manifestation devant le camp 1, ont souligné qu’en ces temps qui courent, les autorités de la transition doivent éviter de provoquer des troubles dans le pays. Car estiment-ils que « s’il y’a un problème entre les leaders religieux, il doit être tranché entre eux en frères musulmans et non par les autorités. » Par conséquent les adaptes n’ont pas manqué d’exprimé leur mécontentement face aux autorités qui ont décidé de prendre en charge un tel dossier censé être réglé entre les religieux eux-mêmes.   « Aujourd’hui le Mali n’a point besoin d’une autre crise, mais la consolidation de la paix », ont-ils affirmés avant d’ajouter que « notre pays doit tout faire pour éviter un conflit religieux. » Toutes fois ces derniers ont renouvelé leurs confiances aux autorités en charge du dossier.

La situation est gravissime, si les autorités venaient à trancher en faveurs du groupe Ançardine, il faut donc souligner que la guerre est désormais inévitable dans les rangs des religieux, notamment entre les adeptes de l’Imam Dicko et ceux de Ousmane Madani Haïdara.

Néanmoins pour le ténor Imam Dicko, tout sera mis en œuvre afin d’arrondir les angles. « Nous allons tous nous rencontrer pour se parler et apaiser les tensions », a-t-il déclaré. Aux adeptes venus en masse pour soutenir les personnalités convoquées, l’ancienne autorité morale du M5-RFP leur dira d’opposer le bouclier de la sagesse face aux pièges tendus. « Ils veulent vous pousser à la faute mais il ne faut pas céder », a-t-il ajouté.

A la dernière nouvelle, nous apprenons que le Ministre délégué Imam Oumarou Diarra entend peser de tout son poids auprès des deux partis pour trouver une solution paisible au problème posé. En tout cas, le camp adverse, après avoir introduit sa plainte, semble observer de près l’évolution de la situation en toute quiétude. Va-t-il faire marche arrière avec l’implication de l’Imam Dicko et du Ministre Oumarou Diarra ? Le temps nous en dira plus.

Oumar ONGOIBA

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