Édito - Il faut le direLa Une

25-21 Il faut le dire… Mali : sursaut national ou péril.

« Nous sommes traumatisés par l’insécurité qui nous empêche de travailler » dit un planteur de Niono et un autre d’ajouter : « Monsieur le Premier Ministre, nous n’avons pas peur de mourir, mais nous avons peur de mourir de faim, car mourir de faim suppose indubitablement qu’on a d’abord subi l’humiliation avant la mort. » Tels sont des cris de cœur pathétiques tenus à Niono par des planteurs à l’adresse du Premier Ministre Choguel Kokalla Maïga. Ces messages s’adressent non seulement au gouvernement mais aussi et surtout aux « politicards » de Bamako, qui nous tympanisent avec des élections à tout prix. Aujourd’hui, c’est l’existence du Mali qui est en cause et non les élections car elles ne constituent nullement une panacée à la résolution de nos problèmes actuels. Aujourd’hui, ce qu’on demande à la classe politique c’est de s’inviter auprès du gouvernement et de proposer des solutions pour d’abord sauver le Mali. Tout autre activité, notamment de campagne ou de précampagne électorale n’est que futilité. Quand la vie de la nation est en jeu, nulle place pour la politique politicienne.  Classe politique et société civile dans leur entièreté devrait exiger de la Transition la mobilisation de toutes les forces vives de la nation afin de ramener la paix dans le pays. Aujourd’hui, c’est la seule priorité pour nous maliens, qu’importe les opinions de ceux qui disent vouloir nous aider, qu’ils soient d’Afrique ou d’ailleurs.

Les récents évènements survenus en Afghanistan, viennent corroborer les propos que nous avons toujours tenus : aucune force étrangère quelle que soit sa puissance de feu ne pourrait ramener la paix dans un pays. C’est dire que les maliens doivent comprendre que leur salut ne viendra que d’eux-mêmes et de nulle part ailleurs. C’est pourquoi, si nous ne voulons pas périr, il nous faut déclencher un sursaut national. Cela requiert de ceux qui sont à la gouverne de la Transition, ouverture d’esprit, tolérance, rigueur et humilité pour pouvoir réunir autour d’eux toutes les compétences nationales pour un seul objectif : le retour de la paix dans notre pays.

 Ne nous trompons pas : au Mali, dans leur état actuel, les forces armées et de sécurité à elles seules ne peuvent pas assurer la sécurisation totale des personnes et de leurs biens. C’est pourquoi, sur le terrain, elles ne jouent qu’aux croque-morts dans la plupart des cas. Or ces dix années ont aussi prouvé l’inanité, de la présence des forces étrangères, surarmées pour la sécurisation de nos populations. On n’a donc autre choix que de mobiliser tous les citoyens pour un sursaut national. Ce sera l’occasion pour tous les militaires qui se sont retrouvés dans les grandes administrations, départements ministériels ou autres représentations diplomatiques ou consulaires, quelques fois malgré eux, de retourner à leur vocation première : le métier des armes. Cela aura le mérite non seulement de doper les jeunes gens sans grande expérience qui sont au front, mais aussi de créer chez les populations plus de confiance en leur armée.

Cette grande mobilisation de tout le peuple, fera douter les terroristes aussi bien nationaux que leurs commanditaires étrangers dans leur ambition d’imposer leur loi au Mali. Alors, on pourrait ouvrir des négociations avec eux ou les neutraliser en cas de refus. La paix dans notre pays est à ce prix.

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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