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APRÈS LA PRISE DE CONTRÔLE DE BER PAR L’ARMÉE FACE À LA CMA Les emprises d’Aguelhok, Tessalit et Kidal bientôt des nouveaux théâtres d’affrontements ?

Les forces armées maliennes ont pris le contrôle du camp de Ber, abandonné par la MINUSMA avant la date prévue pour son transfert, suite à des tentions sécuritaires éclatées dans la zone, entre l’armée et les terroristes d’une part et d’autre entre la CMA et l’armée.

« L’Etat-major Général des Armées informe l’opinion que dans le cadre du processus de rétrocession des emprises de la MINUSMA, et à l’instar de celle de Ogossagou dans la région de Bandiagara, les Forces Armées Maliennes ont pris possession du camp de Ber, ce dimanche 13 août 2023 aux environs de 08h30, après de nombreux incidents ayant émaillé le mouvement de nos unités », a annoncé la hiérarchie militaire dans un communiqué publié le dimanche dernier. Les FAMa ont vigoureusement riposté contre la tentative d’incursion des assaillants dans le dispositif militaire faisant état de 06 morts et quatre blessés du côté de l’armée. « Les GAT (Groupe Armés Terroristes) dans leur débandade ont abonné 24 corps, 18 AK-47 et 12 motos », note l’Etat major général des armées. D’après ses propos, le même convoi a été jalonné par 03 Pick-up équipés d’armes lourdes qui ont ensuite pris à partie nos troupes. « L’aviation FAMa a riposte et a neutralisé les 03 véhicules et leurs occupants », précise le communiqué qui fait probablement référence aux affrontements à l’entrée de Ber avec les combattants de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad) , sans les nommés.

La tension monte

Dans un communiqué consécutif au transfert des camps de la MINUSMA, ou du moins des anciennes emprises de la CMA à l’armée, les ex-rebelles n’ont pas manqué de déclarer qu’ils s’engagent à défendre leurs positions. En effet, selon certaines données, la MINUSMA devrait quitter les basses d’Aguelhok, de Tessalit en fin du mois de Septembre prochain, et la base de Kidal pour la mi-novembre à venir. De nouveaux affrontements sanglants ne sont pas à exclure dans ces zones hautement sensibles et stratégiques, dans la mesure où la CMA continue de vouloir opposer le fer contre l’armée à Ber. Le retrait définitif très imminent de la MINUSMA va déterminer sans nul doute, une nouvelle configuration sécuritaire dans le grand du nord du pays.

Appel à la retenue

Les Mouvements de l’Inclusivité se sont exprimés sur la situation qui prévaut, dénonçant une interprétation « tendancieuse », « conflictuelle » et « provocatrice » de la CMA face au processus officiel, coordonné, « soutenu » et « légal » du retrait de la MINUSMA du Mali. Pour cette organisation, le Mali est un État souverain. « De ce point de vue, les FAMAS sont tout à fait dans leur droit d’occuper systématiquement les emprises libérées par la MINUSMA pour poursuivre et renforcer la lutte contre le terrorisme et la sécurisation du pays », affirment les mouvements de l’Inclusivités. « Cette occupation par les FAMa des anciennes emprises de la MINUSMA ne peut être assimilée à une violation d’ un quelconque cessez le feu, ni justifier un comportement de quelque nature belliqueuse d’autant plus que l’ occupation des emprises de la MINUSMA par les FAMa ne constitue aucune menace pour tous mouvements signataires de bonne foi », poursuit-on. Et d’appeler tous les Mouvements signataires, au premier rang duquel la CMA, à la « retenue » et au « calme » pour l’intérêt de tous.

‘’La pire des choses’’

La coordination Kel Ansar et Alliés n’est pas restée en marge de la situation qui prévaut entre les FAMa et les éléments affiliés à la CMA. « Nous alertons que la pire des choses qui puissent nous arriver en ces moments difficiles est l’ouverture des hostilités entre fils d’un même pays », s’inquiète la coordination Kel Ansar et Alliés. « Les populations de Ber comme celles d’autres localités du pays, ont assez souffert de la crise que traverse notre pays depuis plus de 10 ans et il n’y a nul besoin de causer d’autres dommages aux populations qui sont des victimes collatérales d’une incompréhension entre fils d’un même pays. Tant que nous ne nous engageons pas dans la recherche de la paix, nous ne pouvons que conduire notre pays vers l’incertitude et la misère. La priorité de l’heure doit consister aux maliens et maliennes à s’unir pour que toutes et tous ensembles, nous réussissons à bâtir un Mali de paix », poursuit les Kels Ansar et Alliés qui exhortent les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger ainsi que nos autorités nationales à privilégier en toute circonstance, le dialogue, « gage » de règlement des différends.  « Nous invitons les plus hautes autorités du pays et toutes les bonnes volontés à jouer leur partition afin d’éviter à notre pays, une crise dont nous n’avons nullement besoin », affirme l’organisation, qui lance en outre un vibrant appel aux cadis, aux chefs de village, aux chefs de quartiers, aux chefs de fractions, aux imams et aux cadres du pays de tous bords afin de désamorcer les tensions.

Oumar ONGOIBA

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