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DURÉE DE LA TRANSITION

Probable divorce entre le Cherif Bouyé Haïdara et l’imam Dicko

A moins de 7 mois de la fin de la transition en court, alors que des partisans d’une prolongation du délai se font entendre, l’imam Mahamadou Dicko sort de son réserve et affiche son opposition vis-à-vis de la situation. Cette sortie médiatique intervient quelques jours après que le Cherif de Nioro a appelé à soutenir prolongation de la transition à travers une marche attenu, en principe aujourd’hui.

C’est donc dans une interview exclusive accordée au journal News Africain Magazine que l’ancienne autorité morale du M5-RFP a livré son analyse sur la crise multidimensionnelle qui frappe le pays.

Impasse, blocage politique, crise, pour le ténor Dicko il ne faut pas se voiler la face car si le Mali continue de vivre ces maux, c’est parce que l’élite administrative qui a mis le pays dans cette situation, censée rechercher la solution refuse de se remette en cause. 

L’imam Dicko dira que « nous sommes une république, et une république ne peut pas l’être, si on ne revient pas ses fondamentaux »

Il a souligné que l’organisation des élections est un début de solution bien que le problème du Mali n’est pas que la problématique des élections. « Les militaires ne sont pas certes la solution (…) il faudrait qu’à même que d’autre prenne le pays en main », ajoute-t-il.  On comprend ainsi que l’homme ne cautionne pas la prolongation de la transition en vue de donner la possibilité aux colonels de garder le pouvoir.

Disons que l’Imam a perdu tout espoir vis-à-vis des putschistes et de leur stratégie mise en place pour libérer le pays, ‘’ce n’est pas le fait d’aller chercher des boucs émissaires russes’’ que le Mali trouvera sa voie.

Par ailleurs, Bouyé Haidara qui jusque-là a soutenue Dicko dans sa lutte entend soutenir les militaires dans l’objectif qu’ils apportent une solution adéquate à l’insécurité. N’est-ce pas là déjà une divergence de vue ?

En tout cas si Bouyé estime que la solution c’est les militaires, tel n’est pas le cas chez le baron religieux Dicko. Mais l’homme veut que l’opinion publique qui a bâti un mystère autour de sa personne le comprenne davantage « Moi personnellement dès que je parle on me qualifie de tout (…) aujourd’hui le problème c’est l’existence même du Mali qui est menacé. C’est ce qui m’a valu de faire un manifeste pour demander aux maliens de se regrouper autour du cadre républicain. Il faut qu’on se donne la main, le fait qu’on soit imam ne doit pas vous (moi) disqualifier. »

L’imam Dicko ne cache pas son regret de voir que les soldats au pouvoir donne l’impression au peuple que ce sont les autres puissances qui doivent venir nous sortir de cette situation. « Ceux qui sont là, qui doivent servir de locomotive pour nous tirer de cette situation sont là pour d’autres considérations, et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, quand ils parlent les gens ne les écoutent pas. »

 Donc la meilleure manière pour l’Etat de revoir sa copie c’est de faire les élections « il faut faire les élections on n’a pas le choix, les élections doivent se faire… »

Que faudrait-il comprendre de cette répétition ? C’est sans doute les prémices d’un divorce contre les partisans du pouvoir qui œuvrent pour la prolongation de la transition. Une fois de plus encore, les religieux vont descendre dans l’arène politique et faire la guerre au profit des pros et anti pouvoir en place. Mais cette fois-ci la situation est très inquiétante, car les ténors Bouyé et Dicko jadis alliés sous le mandat d’IBK deviennent opposants sous le mandat de Goïta. Tout cela ne présage que le déclin, seul la décision des militaires de rester au pouvoir ou céder la place pourrait changer la donne. Et cela dépendra de la manifestation qui sera exprimée par le peuple, notamment lors des Assises Nationales de la Refondation  en vue.

Oumar ONGOIBA

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