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Il faut le dire… Les entretiens à pas de charge de Choguel.

Si la réussite de la transition s’en tenait au nombre d’entretiens tout d’azimut, au nombre de visites de courtoisie, au nombre de déclarations de bonnes intentions, on pourrait alors, sans risque de se tromper, dire que le duo Assimi / Choguel a tenu ses promesses. Au cours de ces différentes rencontres qu’il a initiées, le Premier Ministre Dr Choguel Kokalla Maïga, a pour objectif de rassurer, de convaincre. Il sait que dans nos traditions, et même en politique, le fait de rendre visite à quelqu’un est une preuve de « boŋa », c’est-à-dire de « considération » à l’égard de cette personne. Et, le malien plus que tout autre, est sensible à l’honneur qu’on lui accorde.

Mais ces démarches que le Premier Ministre effectuent pourraient-elles amener la paix sociale et la décrispation entre les hommes et femmes politiques, les acteurs sociaux du pays permettant de créer une synergie d’actions entre eux pour sauver le Mali ? La réponse n’est pas si simple car déjà certains sons se font entendre, sans même attendre les cent jours du gouvernement, période traditionnellement utilisée pour faire le bilan d’un nouveau gouvernement. D’autres, voient dans ces nombreuses consultations, une diversion. D’autres encore lui demande d’aller à l’essentiel au lieu de se « promener ».

S’il y a une constance à l’adresse de ses hôtes lors de ses visites, c’est de réaffirmer de manière péremptoire que le délai de transition sera respecté. Toutefois, il reconnaît qu’il y a beaucoup à faire. En effet, à la Maison de la Presse, au cours de sa rencontre avec les hommes et femmes de presse et médias, il dira comme pour se convaincre lui-même : on peut faire beaucoup de choses en très peu de temps. Mais beaucoup d’observateurs sont septiques en sa capacité à réaliser les six axes de priorités qu’il a définis au cours de son premier conseil de cabinet du dimanche 13 juin. Ce scepticisme, nous le partageons à Delta News. En effet, dans notre éditorial du mercredi 16 juin dernier, après avoir observé que son plus grand handicap est le temps, nous écrivions :  il lui serait difficile, voire impossible de résoudre toutes les priorités qu’il a notées au cours de son premier conseil de cabinet du dimanche 13 juin 2021. Alors il devrait revoir ses ambitions à la baisse. Malgré tout, accordons lui le bénéfice du doute et soyons positifs en nous rappelant une sagesse bien de chez nous qui dit : « Ni ko ibɛ kursi do sama la iye kuma ba fɔ Ni sera ka kɛ iye koba kɛ » Autrement dit : « Si tu dis que tu vas faire porter un pantalon à l’éléphant, tu as fait une grande déclaration. Si tu arrives à le réaliser, tu auras fait une grande action »

 Il faut espérer que le Premier Ministre profite de la présentation de son programme d’action gouvernementale devant le Conseil National de Transition (CNT) pour revoir ses promesses à la baisse faute de quoi, on dira de lui en citant Claude Roy (1915-1997) journaliste et écrivain français : « Le mal ce n’est pas de ne pas tenir ses promesses : c’est d’abord d’avoir fait des promesses impossibles à tenir. »

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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