Internationale

l’armée française «indignée» par les déclarations de l’ex-otage Sophie Pétronin

Auditionné mercredi au Sénat sur le budget 2021, le général François Le cointre, chef d’état-major des armées, a fait part de «l’incompréhension et de l’indignation» qu’ont suscitées les propos de l’ex-otage Sophie Pétronin, qui a qualifié ses ravisseurs de «groupes d’opposition armée».

Des «propos qui ont été tenus au moment de la libération de Madame Petronin» et qui, lui semble-t-il, «risquent de fausser l’appréciation qu’on doit avoir de la situation au Mali et l’engagement des armées françaises».

«L’adversaire qui est le nôtre n’est pas un groupe armé comme un autre, qui serait un groupe armé d’opposition au régime malien. Il s’agit bien d’une organisation terroriste internationale.

Et il s’agit pour la partie de cette organisation qui sévit au Mali d’un groupe terroriste qui a fait allégeance à Al Qaîda. Leur objectif contrevient directement à la sécurité des Français à l’étranger et sur le territoire national», a-t-il souligné en visioconférence au palais du Luxembourg, dans une vidéo disponible sur Public Sénat.

Des propos qu’il a également tenus jeudi devant l’Assemblée nationale et qui font écho à ceux de l’ex-otage française. Dans un entretien sur RFI, cette dernière a, en effet, refusé de qualifier ses ravisseurs de «djihadistes», préférant l’expression «groupes d’opposition armée au régime (malien)».

Le général Lecointre, qui a assuré, selon Le Monde, que ces propos ont suscité de «l’incompréhension ou de l’indignation» de la part des militaires français, a également récusé l’emploi du terme «militaires» pour désigner les ravisseurs de Sophie Pétronin.

«On ne peut pas appeler ces personnes des militaires et imaginer qu’ils peuvent être comparés aux militaires français. Les militaires français sont les soldats d’une armée régulière qui se battent dans le respect du droit international, dans le respect du droit de la guerre, en maîtrisant leur violence et guidés en permanence, au-delà de la mission qu’ils ont reçue, d’une éthique particulièrement exigeante», a-t-il affirmé.

Les soldats français «n’auraient jamais l’idée pour obtenir la libération de prisonniers français par un ennemi quelconque de faire des otages dans la population civile», a-t-il encore ajouté.

Pour lui, «le message doit être clair pour l’ensemble des familles qui ont perdu des leurs dans l’ensemble des combats que nous menons au Mali», à savoir que l’armée française ne va pas dévier de sa ligne, que le combat «reste le même» et «qu’il est tout aussi légitime qu’il l’était».

Pour rappel, l’ex-otage française Sophie Pétronien a été libérée en même temps qu’un prêtre et un jeune Italien, ainsi que l’homme politique malien Soumaïla Cissé. Une libération entourée de zones d’ombre et dont les conditions, floues, semblent jeter un certain embarras au sein de l’Etat français.

L’Exécutif français a précisé que «c’est bien la présidence malienne qui a fait libérer» Sophie Pétronin, l’homme politique malien Soumaïla Cissé, ainsi que les deux otages italiens. En échange la junte au pouvoir à Bamako aurait libéré une centaine de prisonniers, dont plusieurs terroristes impliqués dans des attentats en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.

Paris
De notre bureau  Nadjia Bouzeghrane

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