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Transition : le compte à rebours a commencé

Avec la publication du décret 20-22-0335 / PT-RM du 06 juin 2022 fixant la durée de la transition à 24 mois à partir du 26 mars 2022, on peut sans risque de se tromper dire que le compte à rebours a commencé pour la transition. Ce délai semble consensuel aussi bien sur le plan national, sous régional et même international. Les différentes réactions enregistrées çà et là corroborent cette assertion. Ainsi, le  président du Cadre d’Echange pour une transition réussie a, pour la forme rejeté ce délai et demandé que le délai soit 12 mois ; la Cédéao  elle-même a déploré le fait qu’elle n’a pas été consultée et que cette publication du décret soit intervenue pendant qu’on est en pleines négociations. Quant à « l’opinion internationale », son  chef de file, à travers l’Ambassadeur des Etats- Unis au  Mali a, avec pragmatisme pris acte de la décision des autorités de Transition et a surtout  insisté sur le chronogramme et de sa mise en œuvre. 

Toutefois, le moins que l’on peut dire, c’est que ce décret n’est pas du goût de tout le monde. En effet, l’heure de la vérité a sonné et on saura comme on le dit : « qui est qui ? »Tant que c’est la transition, n’importe qui peut se prévaloir d’être un messie pour nos braves populations : ne dit-on pas que dans l’obscurité, tous les chats sont gris ? Ainsi, après les élections à venir, la plupart de cette myriade de partis lilliputiens idéologiquement inclassables qui constituent  le spectre des formations politiques maliennes et qui occupent pour ne pas dire monopolisent l’espace audio-visuel aujourd’hui, seront inaudibles et invisibles. De même, pour la plupart des députés nommés, c’est-à-dire les  membres du Conseil National de Transition(CNT) qui étaient sans revenu fixe ou avec des revenus modestes, la quiétude n’est plus de mise car ils devraient dans les 21 mois à venir, affronter la cruelle  réalité  du quotidien du malien ordinaire. Et quid de la multitude de pique-assiettes, invétérés laudateurs professionnels  qui se meuvent autour des autorités de Transition?

Mais pour le peuple malien dans sa grande majorité, l’important ce ne sont pas les promesses, mais les réalités qu’il va vivre après cette transition. Sa grande inquiétude, c’est de savoir d’abord est-ce que les autorités de la transition pourront tenir leur promesse d’opérer ces réformes institutionnelles qui conduiront à la Refondation de l’État malien ? Ensuite, est-ce que l’équipe qui sera là après la Transition poursuivra l’œuvre entamée ? Pour donner des réponses positives à ces deux questions, il nous semble important voire indispensable que les autorités actuelles se transcendent afin d’arriver à un consensus avec la grande majorité de la classe politique sur les fondamentaux de la nation, à savoir : les problèmes qui concernent la souveraineté de l’État malien et la bonne gouvernance.

C’est ainsi et seulement ainsi que l’on pourrait espérer voir un Mali, stable dont les dirigeants s’occuperont davantage du présent et de prospective plutôt que de ressasser sans discontinuer « notre glorieux passé » !

 …sans rancune

Wamseru A. Asama

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