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La Zakat : une nouvelle source de financement du terrorisme en pleine expansion.

Les villages signataires des accords locaux sommés de contribuer au développement des activités terroristes.

Au Centre du Mali les accords locaux ont permis aux Groupes Armés Terroristes (GAT) de gagner du terrain.  De Yoro à Douari dans le cercle de Koro, en passant par Hombori et Boni dans la nouvelle région de Douentza, toutes ces localités qui ont été contraint de pactiser avec le diable sont aujourd’hui prises au piège malgré eux.

Dans ces zones, les terroristes ont développé une nouvelle stratégie de financement d’activité criminelle en taxant la population, sous-prétexte de prélever la zakat, l’impôt musulman destiné à redistribuer les richesses envers les plus pauvres. Chaque mois, plusieurs milliers de bétails sont retirés et vendus pour servir la cause du terrorisme. A cela s’ajoute les prélèvements sur les denrées alimentaires et les pièces d’argent.

Pour le seul mois de Septembre, les terroristes ont prélevé près de 1.000 bœufs dans la localité de Yoro, sans compter les innombrables tonnes de mil, les pièces d’argent et le détournement massif des petits ruminants, nous confie une notabilité traditionnelle de la zone.

Par ailleurs, une autre source locale venant du cercle de Koro affirme, « les terroristes ont entamé une campagne de rackette dans tous les villages compris entre Douari et Kôbô. Ils ont dépouillé la population en prenant de gré ou de force leurs bétails sous prétexte que l’obligation s’impose à tous de payer la zakat. »

Le cercle de Bankass et certaines localités de Bandiagara quant à eux ne sont toujours pas à l’abri des vols d’animaux malgré les accords locaux. Les habitants se disent être très inquièts face aux terroristes affiliés à Kouffa qui font de cette pratique un fonds de commerce.

Selon un rapport de l’Institut de recherche et de sécurité (ISS), « pour les groupes extrémistes, le bétail enlevé est devenu une source de financement et un moyen de subsistance ». La revente sur les marchés à un prix inférieur permet aux GAT de s’approvisionner rapidement en armes, en munitions et en carburant.

La diminution des troupeaux qui s’en suit participe à la paupérisation généralisée de la région et la déstabilisation de l’économie en milieu rurale, exposant ainsi les jeunes à la pratique des activités terroristes. En effet après avoir réussie à faire du Centre leur base arrière à partir de laquelle des assauts sont lancé contre les zones du Sud comme Sikasso et Koutiala, ou contre les zones de l’Ouest comme Kayes ; les GAT ont érigé cette localité stratégique à l’équivalent d’un puits d’or ; où les habitants sont sommés de payer la Zakat.  Cette pratique qui génère une véritable économie criminelle a pris de l’encenseur surtout dans les localités où les accords locaux ont été signés.

La population se sent de plus en plus victime et exposée, d’autant plus qu’avec la sècheresse agricole connue cette année, les seules ressources de subsistance pour eux demeurent l’élevage.

Aujourd’hui, pour combattre le terrorisme au Mali, l’Etat doit faire face à ce phénomène du « Djihad de la vache ou de gain », toute chose qui permettra d’anéantir un des moyens sûrs de financement local des terroristes.

Oumar ONGOIBA 

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