Édito - Il faut le direLa Une

24-21 Il faut le dire… Épître au tandem Assimi / Choguel

Maintenant que le PAG (Plan d’Action Gouvernemental) a été adopté et que les priorités ont été identifiées, notre devoir et notre conscience nous commandent de rappeler au tandem Assimi / Choguel que « c’est au pied du mur qu’on voit le maçon ».

Cher Colonel et cher Docteur, sachez que le peuple malien, échaudé par les comportements délictueux de ses différents dirigeants, ne vous a pas donné un blanc-seing et qu’il vous jugera à la tâche. Dans la réalisation des objectifs que vous vous êtes fixés, figurent en première place le problème sécuritaire. C’est une bonne chose car ce choix est en phase avec celui de la majorité des maliens. Pas plus que le dimanche 08 août dernier, notre ami le président du Niger, Mohamed Bazoum – encore lui- au cours d’un entretien accordé à une radio internationale, à la question sur l’attaque terroriste intervenue dans le sud-ouest du Niger dans la zone des trois frontières le samedi 31 juillet et qui a causé 15 militaires tués, 7 blessés et 6 disparus, pour se justifier auprès de son peuple, a déploré l’absence des FAMA sur les 800 km de frontière qui séparent nos deux pays. Et pourtant cette attaque a eu lieu à Torodi, une zone plutôt plus proche du Burkina. C’est dire à quel point nos forces armées sont décrédibilisées aux yeux des autres. Aujourd’hui, du point de vue sécuritaire, notre armée est considérée comme le mouton noir des pays du G5 Sahel !

Cher Colonel et cher Docteur, bientôt 10 ans que des forces étrangères sont sur notre territoire national : les unes pour soi-disant nous aider « à lutter contre le terrorisme », d’autres pour soi-disant nous aider à « stabiliser ». Malgré cette présence massive des forces étrangères, et peut-être à cause d’elle, l’insécurité s’est accentuée dans notre pays. N’est-il pas venu le temps de revoir notre stratégie, si nous nous disons maîtres de notre destin ?  Ayons le courage de reconnaître que la thérapie préconisée par nos amis est inefficace. Il nous faut donc changer de méthode. Certes il nous faut une armée professionnelle, aguerrie mais cela ne suffit pas pour venir à bout de ces hordes d’obscurantistes. Il faudrait en plus de notre armée, mobiliser le peuple et pour ce faire, déclarer d’abord que le pays est en état de guerre, ce qui obligera toute la nation à prendre conscience que nous vivons dans un état anormal ; ensuite décréter une mobilisation générale pour la défense de la nation. Concurremment à la mobilisation générale, il faudrait enclencher le dialogue avec les chefs terroristes maliens, comme préconisé par le Dialogue National Inclusif (DNI).

Cher Colonel, cher Docteur, ces dix années d’insécurité ont prouvé que chez nous au Mali, dans la situation actuelle, on ne peut déléguer la lutte contre le terrorisme uniquement à nos forces armées et de sécurité, encore moins aux forces militaires étrangères. Et, la réussite de la lutte contre l’insécurité, étant la condition sine qua non de celle de la transition, vous n’avez d’autre choix que de mobiliser tout le peuple si vous avez l’ambition de figurer parmi les panthéonisés de ce pays.

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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