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27- 21 Il faut le dire… Le tandem Assimi / Choguel en situation de funambule.

Il faut le dire…

Il y a bien longtemps que les maliens n’avaient prêté attention à la rentrée onusienne qui a lieu chaque année en septembre. Les anciens, sont encore nostalgiques des interventions remarquables du brillant ministre des affaires étrangères de Modibo Keïta, le Docteur Ousmane BÂ à l’ONU. C’était le moment où dans le monde, on pensait que le Mali était une grande puissance, c’était le moment où aucun problème africain ne se résolvait sans le Mali. Ce temps est révolu. On ne peut pas vivre que de son passé. Il faut revenir sur terre, et, aujourd’hui, nous vivons une situation d’humiliation, de paria, parmi les pays africains.

Mais, brusquement un certain 25 septembre 2021 à la tribune des Nations Unis, le premier ministre Choguel Kokalla Maïga, en tenue traditionnelle des premières années de l’indépendance, lance un pavé dans la mare, nous citons : « Le Mali regrette que le principe de consultation et de concertation qui doit être de règle entre partenaires privilégiés, n’ait pas été observé en amont de la décision du gouvernement français. Aussi, la nouvelle situation née de la fin de Barkhane plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires de manière à combler le vide que ne manquera pas de créer la fermeture de certaines emprises de Barkhane dans le nord du Mali ».

Cette citation est le cœur du discours du premier ministre. Elle souligne à la fois l’hypocrisie du gouvernement français et son mépris envers le partenaire malien. Le discours du premier confirme que le Mali est à la recherche d’autres partenaires fussent-ils « des mercenaires ». Cette annonce a davantage exacerbé la colère des autorités françaises. De plus à Genève il a enfoncé le clou en révélant que des officiers français ont entraîné des groupes terroristes dans un entretien accordé à des agences russe et turque dont les pays d’origine sont loin d’être des amis de la France par les temps qui courent.

Ce discours qui a conforté notre orgueil a un prix. Il est clair qu’il a fait plaisir à la grande majorité des maliens, confirmant le dicton qui dit que « le pauvre a gros cœur !». Mais le tandem Assimi / Choguel ne devrait pas s’arrêter là s’il veut survivre. Nul n’ignore les capacités de nuisance de la France : même si elle ne peut pas construire, elle peut détruire. Alors ce tandem devrait s’attendre à une réaction quel que soit le temps que cela prendra. De même, la lutte contre la corruption qui est aussi un autre front de lutte lui crée des ennemis qui n’hésiteront pas à l’abattre. C’est pourquoi, Assimi et son gouvernement devraient poser des actes significatifs de rupture par exemple dans le domaine des dépenses de l’État. Cent jours après la formation du gouvernement rien ne bouge de ce côté-ci. Et pourquoi ne pas susciter plutôt un débat national sur la sécurisation du pays qui est la priorité des priorités des maliens ? Les débats sur les réformes institutionnelles semblent être trop théoriques chez la majorité des maliens. Le débat sur la sécurité aura l’avantage d’inclure tout le monde : aucun homme politique, aucune association de la société civile ne pourrait se soustraire à cet exercice.

Le tandem Assimi / Choguel est semblable à un funambule sur son fil d’équilibriste s’il réussit, il devient un héros dans le cas contraire, bonjour les dégâts !

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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