Édito - Il faut le dire

29-21 Il faut le dire… Colonel, c’est l’heure de sonner le tocsin !

C’est une lapalissade de dire que la crise multidimensionnelle dans laquelle nous pataugeons depuis bientôt dix ans, s’accentue davantage depuis bientôt six mois c’est-à-dire, depuis le lancement de la rectification de la transition en mai dernier. Il fallait le prévoir car, les actions salvatrices à la gouvernance entreprises depuis mai 2021, n’a pas fait que des heureux, au contraire ! Il est évident que plus les mesures d’assainissement de la gestion publique seront efficaces et nombreuses, plus ses adversaires seront nombreux et chercheront à se regrouper pour combattre, leurs initiateurs. C’est de bonne guerre !

Ceci est un principe, dialectique,  vieux comme le monde qui stipule que « toute action provoque une réaction ». S’il veut réussir, l’habileté de l’acteur consistera donc, en sa capacité d’anticiper  les réactions de ceux qui subissent son action, afin  de les annihiler à temps. Aujourd’hui, la Transition a beaucoup d’adversaires pour ne pas dire ennemis, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

A l’intérieur, ils se retrouvent dans différentes franges de la société : politiciens, monde des affaires, cadres administratifs, syndicalistes etc. Certains, ne pardonnent pas à la junte d’avoir écarté leur bouche de la tétine. Ils espèrent par leurs réactions renverser la situation. D’autres, sont de bonne foi ; ils sont légalistes invétérés, ils ne veulent pas entendre parler de pouvoir kaki, un point, un trait. Ceux-là ne peuvent entreprendre une activité de déstabilisation. D’autres encore, sont d’éternels insatisfaits et contestent  n’importe quel régime en place et sont incapables d’analyses pointues. Eux, pourraient accompagner la première catégorie dans son entreprise de déstabilisation et quelques fois de façon inconsciente. Ce sont, comme le disait le grand timonier de la révolution chinoise Mao Tse Toung, des individus « qui se laissent tomber une grosse pierre sur le pied » !

Par ailleurs, le Mali de par sa situation géographique et les richesses de son sous-sol, est, malgré lui, un enjeu stratégique pour les grandes puissances. Notamment pour l’ancienne puissance colonisatrice la France. On a vu comment elle a contribué à déstabiliser le régime du président Amadou Toumani Touré (ATT) à deux mois des élections qui devraient conduire à une alternance. On a aussi compris comment elle s’est donné le droit sans qu’on ne lui demande de déployer ses troupes au  sol, arguant qu’on lui a fait appel. Et, depuis, elle opère au Mali, comme en territoire conquis, en faisant prévaloir  un accord léonin de défense qu’elle a signé avec les autorités maliennes. Elle s’est installée au Mali en prétextant qu’elle lutte contre le terrorisme. Malheureusement malgré ses différentes opérations (Serval, Barkhane, Takuba) et la MINUSMA dont elle a parrainé la création au sein des Nations Unies, le terrorisme qui se limitait seulement au nord du pays s’est métastasé au centre du pays dans les zones de productions animales et agricoles par excellence.

Pour la France, le Mali, comme tous les autre pays ex-colonies françaises, demeure sa chasse-gardée. C’est pourquoi, malgré l’inefficacité de son remède anti-terroriste qu’elle administre au Mali depuis huit ans, elle refuse à ce que nos autorités expérimentent d’autres traitements. De quel droit ?

Colonel, l’heure est venue pour vous, de sonner le tocsin et de déclarer une mobilisation générale. En paraphrasant le poète communard de Paris Eugène Potier, nous dirons : «  IL N’EST PAS DE SAUVEURS EXTÉRIEURS, NI BARKHANE, NI TAKUBA, NI MINUSMA, NI WAGNER. MALIENS, SAUVONS-NOUS NOUS-MÊMES ! DÉCRÉTONS LA MOBILISATION GÉNÉRALE! Notre salut est à ce prix.

C’est qu’on avait suggéré à votre prédécesseur IBK. On a compris plus tard qu’il était comme la plupart de ses pairs d’Afrique francophone, un animal en laisse et donc, incapable de se mouvoir au-delà d’une certaine aire.

Que les maliens sauvent le Mali ! Amine !

Wamseru A. Asama

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