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Mali-CEDEAO: Transformer le handicap géographique en Opportunité de développement

Beaucoup de maliens attendaient fébrilement ce dimanche 09 janvier 2022, date annoncée
depuis belle lurette, de la réunion extraordinaire du sommet de la CEDEAO. Ceux qui, parmi
eux, avaient encore quelque espoir de voir les dirigeants de la CEDEAO aller à l’apaisement
ont été déçus, mais à tort.


En effet, il ne fallait pas être particulièrement perspicace, pour comprendre que la situation
politique, sociale et économique au Mali et l’entêtement de l’ancienne puissance colonisatrice
à vouloir dicter et imposer sa vision du monde à ses ex-colonies ne pouvaient que conforter
les dirigeants de la CEDEAO à vouloir serrer davantage les vices autour du Mali. À analyser
de près l’évolution de la situation politique au Mali notamment l’organisation des ANR sans
une frange de partis politiques qui, bien que peu crédibles, ont néanmoins une capacité de
nuisance car, pouvant servir de « cheval de Troie », ce qui n’est pas rien. Par ailleurs, la
France est résolue à faire partir cette junte qui ne fait pas son affaire. Dans ce cadre, il faut
être naïf pour ne pas penser qu’elle mettra tous les moyens –si elle ne fait déjà fait- afin de
déstabiliser les jeunes colonels.


Les autorités de la transition s’attendaient certes, à des sanctions, mais je ne suis pas sûr,
qu’ils aient prévu que l’organisation utiliserait l’Union monétaire de l’Afrique de l’Ouest pour
essayer de mettre le Mali à genoux en utilisant des actes mêmes illégaux. Le cynisme de ces
chefs d’États a été tel, qu’ils n’ont pas hésité à dire que les mesures qu’ils ont prises c’est
contre la junte. Ils n’ont même pas eu le courage de dire qu’ils déclarent la guerre au peuple
malien ! Ils ont mal calculé et ils se trompent lourdement s’ils pensent que les souffrances
qu’ils sont sensés infliger au peuple va amener les populations à se révolter. La preuve, dès
que les sanctions sont tombées, même les conflits sociaux se sont apaisés. Ainsi les syndicaux
des enseignants par exemple, ont suspendu leurs mouvements de grève et même les leaders
des partis politiques qui étaient contre la Transition se sont tus, soit par peur d’être taxés de
collabos soit par patriotisme car, les sanctions prises à l’encontre du Mali, ne sont nullement
destinées à lutter contre la junte. Tout le monde, sait que des sanctions de ce genre sont
improductives et il arrive que leurs initiateurs soient victimes de leurs effets boomerangs. Il ne
serait donc pas étonnant que dans les mois à venir, qu’un des présidents présents à ce double-
sommet soit victime d’une déstabilisation.

Certes ce sera une position difficilement tenable pour les maliens, mais l’esprit d’entreprise,
de créativité, de dignité qui anime ce peuple saura traverser cette impétueuse tempête et les
maliens sortiront grandis car ils auront au moins appris qu’il faut d’abord compter sur ses
propres forces. Et au sortir de cette épreuve, ils auront transformé le handicap de
continentalité de leur pays en opportunité de se libérer de certaines chaînes obsolètes qui
entravent son développement, inch’Allah comme dirait l’autre !

…sans rancune
Wamseru A. Asama

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