Édito - Il faut le direLa Une

C’est l’heure de la paix des braves

Les massacres survenus dans la Région de Bandiagara, il y a de cela quelques jours et la réaction de la population interpellent plus d’un et notamment les autorités de la Transition pour dire que la montée en puissance de l’armée ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. En effet, ces évènements nous rappellent

que le terrorisme bien qu’affaibli possède une capacité de nuisance encore dévastatrice. Il faudrait que les maliens l’intègre dans leur rythme de vie désormais dans la mesure où, les nouveaux acteurs du mal n’ont aucune morale à défendre et que, même un seul individu pourrait commettre des dégâts incommensurables. En effet, ils ont appris à poser des EEI. C’est ainsi que plus

tard le dimanche 13 août dernier, dans la Région de Douentza dans la Commune de Dianwéli, quatre adolescentes et un petit garçon qui se rendaient tout simplement dans leur champ sur une charrette tractée par un âne ont été fauchés par l’explosion d’un EEID: aucun survivant! Des drames comme celui-ci se produisent presque au quotidien à travers le pays en l’absence de regards des gens ou d’organes qui n’ont pas la capacité de diffusion et de matraquage de l’évènement. Le bouche à oreille et les réseaux sociaux s’en approprient, très peu d’entre ces évènements qui arrivent à créer un buzz qui pourraient amener les autorités à se pencher sur eux.

A Bandiagara, il semble que c’est surtout la façon dont s’est effectuée la gestion
en amont et en aval des massacres qui a choqué l’opinion locale. En effet, les autorités auraient été alertées avant l’attaque et ce n’est que le lendemain de
celle-ci qu’elles seraient venues constater les dégâts. On sait que certaines populations apeurées, sans défense ont préféré signer le pacte avec le diable afin de pouvoir planter dans l’espoir de pouvoir survivre en cas de bonnes récoltes. Tous les villages n’ayant pas la même capacité de résilience, il serait dommageable qu’un village sous-prétexte qu’il aurait signé un tel compact ne soit pas secouru. En tout cas, c’est le sentiment qu’éprouvent ces populations égarées.

Sur tout autre plan, la mise en exécution de la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU du retrait de la MINUSMA au Mali, fait grincher les dents aux irredentistes de la CMA qui ont entrepris de s’activer et de mener des activités de déstabilisation. Ces agitations indiquent qu’ils n’ont pas l’accord de leur vrai maître, en occurence Iyad Ag GHALY.

À l’analyse, les actions terroristes résiduelles qui se déroulent dans notre pays sont l’œuvre des fils du pays en grande partie évidemment avec des apports non négligeables des ennemis de l’extérieur. À notre avis, le temps est venu d’ouvrir le dialogue avec eux. Ce dialogue tant souhaité a été préconisé au cours des années précédentes, de toutes les concertations, conférences et assises nationales qui ont eu lieu depuis 2013. La montée en puissance de l’armée et la souveraineté en partie retrouvée nous permettent de dialoguer tête haute. Dans notre culture, on évite d’humilier l’ennemi et surtout s’il est un frère.

C’est le moment d’utiliser la sagesse de nos autorités coutumières et autres ulémas et érudits pour renouer avec Yad et Amadou Koufa et aller à la paix des braves!

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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