Édito - Il faut le direLa Une

La démocratie du tirage à la courte paille !

Il y a quelques jours de cela, sur les réseaux sociaux, on a abondamment commenté les propos du Président français Emmanuel Macron, qualifiant d’échec de la classe politique malienne. Même si c’est pour justifier son échec au Sahel et particulièrement au Mali, il n’a pas totalement tort.

En effet, on se rappelle que lors du coup d’état d’Amadou Haya Sanogo en 2012, toute la classe politique s’est transportée à Ouagadougou comme si Blaise Compaoré était la solution à leur problème. Chaque leader pensant avoir sa caution, sa faveur. Quelle honte !

Avec cette transition, on a demandé aux partis politiques de se concerter pour désigner des représentants auprès du ministère de l’administration territoriale : impossible. Alors le jeune ministre a choisi la méthode du tirage au sort, puisque les acteurs de la classe politique malienne ont été incapables de tomber d’accord sur des critères leur permettant de choisir parmi eux, leurs représentants ! Depuis lors, cette méthode du tirage à la courte paille a fait son chemin et il semble que la classe politique s’y réfère de plus en plus. En effet, pour la désignation des membres de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections(AIGE), dans les régions, cercles, communes, tandis que la société civile arrive à se choisir ses représentants par consensus, les représentants des partis sont le plus souvent choisis par le tirage au sort. Où est donc le sérieux ? Dire que tous les critères de compétence, de probité morale, d’équité etc. ne comptent plus pour la nomination d’une personne dans un organe aussi important pour la gestion des élections ! Certes, on peut dire que ce n’est original, mais à notre connaissance dans les temps modernes, il y a eu un seul cas en Grande Bretagne au cours d’une élection locale le 05 mai 2017 où après plusieurs tours entre deux candidats (Parti libéral-démocrate et conservateur) et plusieurs décomptes des voix, les candidats avaient le même nombre de voix. On a finalement  décidé nommer celui va siéger au comté par tirage au sort et c’était la candidate du part libéral-démocrate. « J’aurais préféré que se dessine une majorité. Mais ainsi fonctionne notre démocratie. Après plusieurs recomptes, nous n’avions guère le choix », a déclaré Lesley Rickerby, la gagnante du tirage au sort. Ce cas est si rare qu’on l’a signalé. Ici, les maliens devrait faire preuve d’imagination et faire voter les gens s’il le faut à plusieurs tours afin désigner leurs représentants. Une classe politique qui n’a pas la culture du consensus, du compromis n’est pas une classe  politique digne de ce nom. C’est pourquoi la plupart des partis politiques au Mali, ne sont que des « grins » et il est facile, pour quiconque qui accède au pouvoir et qui a des velléités dictatoriales de parvenir à ses fins.

Si on est convaincu que l’élection est la méthode la moins mauvaise à la nomination à quelque poste que ce soit, il faut éviter le jeu de hasard, c’est à dire la méthode du tirage au sort !

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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