Politique

Mali: la France toujours hostile à tout contact avec les djihadistes.

30 octobre 2021

Après la société russe de sécurité Wagner, les velléités prêtées aux autorités maliennes de vouloir discuter avec les chefs djihadistes dont Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali pourraient devenir la nouvelle de discorde entre Paris et Bamako.

Iyad Ag Ghali, le chef du principal groupe djihadiste malien, a ouvert des discussions depuis des mois avec les autorités de Bamako

Plusieurs officiels maliens de passage dans la capitale française se sont ainsi vus rappeler ces dernières semaines l’opposition française à toutes discussions avec les chefs djihadistes. « On ne discute pas avec ceux qui ont le sang des soldats français sur les mains ».Lors d’un dîner récent à l’Elysée, qui n’était pas inscrit à son agenda officiel, Macron a exhorté Ouattara à convaincre le président de la transition malienne le colonel Assimi Goïta et son Premier ministre Choguel de « revenir à la raison ». Le choix de Ouattara pour obtenir des autorités maliennes ce que les menaces françaises n’ont pas permis d’atteindre ne relève pas du hasard. Pays enclavé, sans débouché maritime, le Mali dépend pour une grande partie du port autonome d’Abidjan pour ses importations.

La position française est d’autant plus délicate que le mouvement de Iyad Ag Ghali détient un otage français, le journaliste Olivier Dubois, dont le sort reste incertain

Tout en affirmant comprendre le point de vue français, les autorités maliennes font valoir, de leur côté, que les négociations restent la dernière option à envisager face à l’enlisement de la solution militaire et sécuritaire.

La main tendue de Bamako aux djihadistes

Alors que la menace terroriste ne touchait que le nord du Mali en janvier 2013, au début de l’intervention militaire française, elle s’étend aujourd’hui aux deux tiers du territoire et s’est même exportée au Burkina Faso et au Niger.

A Bamako, les partisans des négociations avec les djihadistes, qui se comptent des partisans dans toutes les catégories de la population,y compris dans les rangs de l’armée, soutiennent que la lutte contre le terrorisme pourrait prendre des années encore et même s’enliser si on en reste à la solution du tout sécuritaire et militaire. 

 Nicolas Beau

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