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La Dame à la burqa : manque d’empathie, mépris, négligence ou impéritie ?

C’est une lapalissade de dire que la santé et l’éducation sont deux mamelles essentielles du développement d’un  pays. Jadis performants et compétitifs dans la sous-région et même au-delà, les secteurs de l’éducation et de la santé publiques, ont perdu la confiance de la majorité des maliens. Et, ce n’est pas pour rien que de nombreux maliens, nantis et même moins  nantis, au prix d’énormes sacrifices vont se traiter en dehors du pays ou dans des cliniques privées et inscrivent leurs rejetons dans des écoles et universités privées ici ou à l’étranger. Ce n’est pas ici le lieu de faire un diagnostic du disfonctionnement de ces deux secteurs et aussi d’autres secteurs d’ailleurs ! Mais, nous sommes en phase de transition, chaque département devrait s’évertuer à se surpasser et surtout éviter de créer de faux espoirs aux maliens. A cet égard, chaque chef de département devrait se surpasser, rompre avec les anciennes pratiques puisque tout le monde est censé prôner le « Mali kura ». Malheureusement,  tous les départements ne semblent pas jouer le jeu. Nous avons l’habitude de dire que certains d’entre eux constituent des boulets aux pieds de la transition et qu’il faudrait songer à « rectifier le gouvernement ! »Et, on est en droit de se poser la question : opère-t-on une enquête de moralité avant nomination à un poste administratif ou politique stratégique ? Car comme le dit un adage de chez nous, « un chien ne change pas sa façon de s’asseoir »C’est dire que si un cadre fait des impaires au cours de sa gestion antérieure, il lui sera difficile de ne pas le réitérer ailleurs ! Or à ce stade de la vie de notre nation on a surtout besoin des hommes et des femmes d’intégrité proverbiale, experts et patriotes.

Dans le cadre de cette rectification, nous avons relevé suivant nos observations et les renseignements obtenus, certains départements dont nous allons parler. Notre attention a été attirée par ce qui se passe dans un secteur très sensible : la santé publique.

En effet, nous n’avons pas pu comprendre, comment le plus grand centre hospitalier du pays en l’occurrence, l’Hôpital National soit en grève, d’abord d’avertissement du 23 au 27 janvier, puis du 30 janvier au 03 février 2023, puis une grève illimitée à partir du 06 février. Donc pratiquement plus de deux mois, le grand hôpital, le Point G, ne fonctionne pas normalement. Quand nous avons essayé de savoir davantage, au département de la santé et on nous a fait comprendre qu’ils sont informés du débrayage, mais que c’est une minorité du personnel qui est grève. Mais notre interlocuteur a tout de même reconnu que le service de santé fonctionnant telle une chaîne, l’absence d’un maillon rompt la chaîne ! Nous nous sommes rendus au Point-G et nous avons constaté que le service d’accueil qui, d’habitude bourdonne comme une ruche, était quasiment déserte !

Et pourtant à lire les revendications des grévistes, il n’y a apparemment aucune question qui ne peut être résolue si chacun est de bonne foi. En effet, en dehors des problèmes d’absence  de liberté syndicale, du problème de management de l’hôpital qu’on pourrait taxer de discutable, tous les autres problèmes sont directement liés à la fonctionnalité de l’hôpital : « le plateau technique en lambeaux, des services clés tels que l’imagerie, le laboratoire, la pharmacie et le bloc opératoire en perpétuelle rupture de consommables et les locaux insalubres ». Ces accusations sont si graves qu’un chef de département ne devrait pas rester bras croisés, pendant deux mois sans réaction. Et, le minimum qu’il puisse faire, ce serait de commanditer soit une enquête interne soit un audit afin de prendre une décision idoine. Mais, il semble que pour le ministère, la stratégie est de laisser pourrir la situation, ce qui amène à ternir l’image de ce grand hôpital. Dans notre quête d’informations, nous avons aussi découvert que pour un patient qui doit subir une opération chirurgicale, il faut en plus du kit d’opération de 40 000 FCFA qu’il paye avec quittance du trésor, il paye en sus 18 000 à 20 000 FCFA cette fois-ci sans quittance du trésor public ! Le département est-il au courant de cette pratique dans ses hôpitaux ?

Mais les vraies questions que se pose tout observateur sont : pourquoi, le premier ministre n’interpelle pas son ministre ? La vie des maliens de condition modeste, n’a-t-elle pas une grande importance pour le gouvernement ? Pourquoi ce mépris des cadres qui ne demandent qu’à accomplir convenablement leur tâche ?

En banalisant la grève enclenchée par la coordination des syndicats du CHU Point G, la Dame à la burqa, ministre de la santé et du développement social  ne sert pas ainsi la transition. On est enclin à se demander : est-ce un manque d’empathie chez le ministre ? Est-ce du  mépris, de la négligence, de l’impéritie ? Ou est-ce le tout à la fois ?

Wamseru A. Asama

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