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C’EST UNE 1ERE AU MALI : DES RELIGIEUX FORMENT UN BLOC CONTRE LA CONSTITUTION: Jusqu’où ira l’immixtion de ces religieux dans l’arène politique ?

A Bamako, depuis la remise du projet finalisé de la nouvelle constitution au président de la transition Assimi Goïta, certains mouvements et associations religieux ne cessent de resserrer les rangs pour faire bloc contre l’adoption de ce texte.Le principal fer de lance de cette fronde est la LIMAMA (La Ligue malienne des Imams et Erudits pour la solidarité islamique), laquelle organisation réclame le retrait de la Laïcité dans le projet de la constitution.

Samedi dernier, d’autres organisations religieuses dont le nombre s’élève à une vingtaine se sont mobilisées pour taper du poing sur la table et soutenir la cause avancée par la LIMAMA. Dans cette coalisation figure au premier rang duquel, la CMAS du redouté Ismam de Badalabougou. C’est alors une première au Mali que des ténors de la sphère religieuse forment un bloc pour s’attaquer à l’adoption d’une Constitution. Au paravent c’étaient plutôt des associations ou mouvements politique comme Antè Abana, qui se mobilisaient contre les tentatives de révision constitutionnelle.Cette immixtion dans l’arène politique, si l’on puisse s’exprimer ainsi, traduit sans doute l’ambition manifeste des leaders religieux de prendre un jour les rênes du pouvoir, cela au nom de la défense des principes de l’islam.

Au Mali, les religieux ont appris à dicter leur loi aux dirigeants politiques, au risque d’en faire les frais. Le régime déchu du feu IBK en est un exemple palpable. La même situation serait en train de faire courir les autorités actuelles du pays. Le dimanche dernier, une délégation du gouvernement de la transition conduite par le ministre Wague s’est débarquée à Nioro du Sahel pour demander la bénédiction du grand Cherif Bouyé Haïdara face à la nouvelle fronde religieuse de la LIMAMA au sein de laquelle sont affiliés plusieurs poids lourds de la sphère religieuse.

A quelques semaines de la date annoncée du referendum, soit le 18 Juin prochain, la tension fait rage entre les colonels au pouvoir et les leaders religieux de la LIMAMA et alliés. C’est donc sur fond de division idéologique que se teindra le referendum annoncé, car à ce jour, les plus hautes autorités n’étendent pas céder à la requête, en occurrence le retrait de la Laïcité dans le projet de Constitution. Le sort du pays serait très décisif pendant et après le referendum. Des contestations des résultats du scrutin référendaire ne sont pas à exclure si le projet de la constitution est adopté en l’état, d’autant que la situation sécuritaire risque de ne pas permettre la tenue des scrutins dans les zones les plus reculées. Les opposants religieux à ce texte, pourraient donc se fixer un nouvel agenda contre les autorités en place.

Depuis plus d’une décennie, le Mali est confronté à des attaques terroristes imputées aux djihadistes qui réclament l’instauration de la Charia sur toute l’entendue du territoire. C’est donc dire, sans trop abuser des mots, que nous nous dirigeons, d’une lutte armée au nom de l’islam, vers une lutte politique aussi délicate au nom de l’islam.

A Suivre !

Oumar ONGOIBA

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