Édito - Il faut le direLa Une

Au-delà de la demande de pardon…

Le vendredi dernier, lors d’un entretien à l’ORTM, M. Lamine Seydou Traoré,  ministre des Mines de l’Énergie et de l’Eau, s’est exercé à justifier les fréquents délestages observés sur tout le territoire national, Les maliens ne comprennent pas qu’en cette période de grande canicule qu’ils subissent des coupures intempestives de fourniture du courant électrique, causant des préjudices incommensurables aussi bien dans les foyers que sur toutes les activités commerciales ou de productions industrielles, artisanales etc. Si jusqu’ici les populations ne sont pas sorties pour exprimer leur ras le bol – Gao étant l’exception qui confirme la règle – c’est qu’elles sont conscientes de la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve le pays.

Selon le ministre, depuis 2020, l’EDM devrait relever trois défis majeurs : une forte croissance de la demande, une insuffisance de la production d’énergie et des difficultés financières. Ensuite, il a ajouté que lorsqu’il est arrivé aux affaires, il a identifié trois causes qui amènent à la perturbation de la fourniture d’électricité : difficultés financières, vétusté des équipements, question tarifaire.

Interrogation : quand, le ministre est-il arrivé aux affaires ? Si c’est en 2020, on observera alors, que le ministre n’avait pas bien diagnostiqué les causes des problèmes de l’EDM, car il aura omis la vétusté des équipements et la question tarifaire. Et s’il est arrivé aux affaires en 2021, il aura aussi mal diagnostiqué car il n’aura pas pris en compte ni la forte croissance de la demande, ni l’insuffisance de production. Dans les deux scénarios, on peut, en utilisant une allégorie médicale dire que le médecin n’a effectué qu’un diagnostic partiel de la maladie par conséquent, il ne peut que prescrire un traitement partiel et qu’il faudrait un miracle pour que le patient se rétablisse !

Par ailleurs, parmi les causes ayant conduit l’EDM à la faillite, il y a une, qui, à nos yeux, a une grande importance et qu’il a omise volontairement ou involontairement : l’impact de la mauvaise gestion. Sinon, comment justifier cette valse de Directeurs Généraux(DG) dans une société d’une telle envergure ? Entre 2018 et 2022, en quatre (04) ans, 04 DG !

Notons que M. Traoré est titulaire de ce département des Mines de l’Énergie et de l’Eau, depuis le 1er gouvernement de Transition, c’est-à-dire le gouvernement du 05 octobre 2020 de Moctar OUANE. S’il est vrai qu’une action d’un ministre se s’évalue à l’aune des résultats obtenus sur le terrain, alors quel jugement pourrait-on porter à celle du ministre Traoré ? Certes, au cours de l’entretien, il a eu la sagesse comme le ferait tout bon malien, de demander pardon au peuple malien. On ne peut que le féliciter pour cette manifestation d’humilité. Mais, au-delà de cette demande de pardon, on aurait bien voulu savoir ce qu’il nous réserve pour les prochains jours et mois. Quant au moyen ou long terme, nous lui suggérons –  c’est-à-dire à son département –  des États Généraux, Assise, Forum ou toute autre rencontre au niveau national autour de la question de l’Énergie, un secteur combien stratégique et de souveraineté.

 Avec un ensoleillement annuel de 365 jours sur tout le territoire national, avec des vents violents qui soufflent dans le Sahara presque à tout moment, et en tenant compte des potentialités hydrauliques et des combustibles fossiles et gazeux, en une décennie, le Mali pourrait muer de statut d’importateur qu’il est aujourd’hui en celui d’exportateur d’énergie si et seulement si…

…sans rancune

Amoru A. Asama

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