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Le coût de la quête de souveraineté

Les chroniqueurs, éditorialistes et autres historiens, retiendront sans doute que ce début de la troisième décade du XXIe siècle, aura été marqué par la volonté de quête, mieux, de la reconquête de souveraineté de notre pays, par les jeunes colonels qui dirigent la transition depuis le 20 août 2020, mais aussi par les entraves qu’on pose devant eux. En effet, cette quête s’est manifestée le 21 mai 2021, date de la reprise en mains du pouvoir par les cinq colonels, reprise qu’ils ont pudiquement qualifiée de « rectification de la transition ».

Mais cette « rectification » a eu pour effet de provoquer chez le partenaire naturel ou traditionnel, en l’occurrence la France, une réaction d’hostilité envers les cinq colonels. Elle a qualifié leur action de « coup d’état dans coup d’état ! » Sa colère et son amertume étaient d’autant plus grandes qu’elle a été surprise par l’évènement qui s’est produit et n’avait aucun contrôle sur les nouveaux décideurs du pays. Par ailleurs, les retrouvailles entre les cinq colonels et des acteurs du Mouvement du 05 juin (M5-RFP), véritables tombeurs du précédent régime ont fini par l’exaspérer. Alors, espérant pouvoir déstabiliser la nouvelle équipe, elle a commencé à faire du chantage. Elle n’avait pas compris que grâce à leur nouvelle alliance, les cinq colonels avaient obtenu une base populaire qui leur conférait une certaine légitimité et ce faisant, ils avaient suffisamment de relais pour communiquer avec le peuple.

Les autorités françaises sans doute imbues de leur puissance et de leur complexe de supériorité, n’ont pas perçu, chez les nouvelles autorités de transition, cet ardent désir d’affranchissement qu’elles portaient. Et, grande fut leur surprise, en écoutant le mémorable et tonitruant discours du premier ministre Choguel Kokalla Maïga à la tribune de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en septembre2022. Depuis lors, la France a déclaré contre notre pays, une guerre qui ne dit pas son nom. Malgré – plutôt, à cause- des actions qu’elles posent, contre le Mali, la confiance des maliens en leurs autorités n’a pas faibli. Et, avec la montée en puissance des Forces Armées Maliennes (FAMa), qui est une réalité sur le terrain, le peuple est beaucoup plus en phase avec son armée. Mais la France et ses alliés occidentaux ne peuvent l’accepter. Il n’est pas étonnant que leur chef de file en l’occurrence les USA, qui jusqu’ici semblait observer de loin ce qui se passait entre les deux pays « prennent les choses en main » sous-estimant sans doute la puissance ou l’efficacité française.

 On s’accorde à dire que si les USA, veulent détruire un pays, ils utilisent invariablement, la stratégie des cinq (05) M. D’abord, ils prétendent que le leader du pays est un Monstre et qu’il faut l’abattre ; ensuite ils trouvent dans le pays des apatrides qu’ils financent pour constituer une Milice ; puis par leurs médias, ils distillent des Mensonges pour discréditer le régime et si malgré tout, le régime tient, alors ils envoient des Militaires – prioritairement des mercenaires – et enfin, après la destruction du pays, comme des vautours, arrivent les Multinationales, pour des contrats juteux et léonins. Les dernières accusations du Mali par les USA, indiquent que notre pays est dans leur collimateur. C’est pourquoi, tout le peuple doit rester, debout, mobilisé, derrière les autorités de la transition pour faire échec à toute tentative de déstabilisation. C’est le coût à payer si nous devrions poursuivre la reconquête de notre souveraineté.

 Et pour entretenir cette confiance entre les autorités et le peuple, il faudrait que celles-ci indiquent clairement les objectifs pour lesquels on se bat et qu’elles ne trichent pas.  La résilience du peuple est à ce prix. A ce sujet, Cuba reste un unique et bel exemple de résilience. Nous maliens, sommes-nous prêts à être des cubains du XXIe siècle ?

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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