« Nous exhortons le président (…) et les groupes armés en belligérance pour une transition apaisée », dixit le SEGAL du HCI
Les représentants de la scène religieuse au Mali ont tenu hier 30 Aout 2021, une conférence d’annonce au siège du HCI. Cette rencontre intervient quelques jours après celle qui a été tenu chez le Cherif Ousmane Madani Haïdara. Toujours est-il de rappeler que les actions sont orientées vers la recherche de la paix et du vivre-ensemble dans les pays du Sahel.
Dans ses propos liminaires, le président du HCI rappelle que les leaders religieux ont leur partition à jouer face à la crise qui frappe le pays. « C’est un devoir pour nous de s’impliquer pour ramener la paix car nul ne viendra faire le Mali à place de ses fils », déclare-t-il. M. Haïdara poursuit en disant que les partenaires qui sont présent sur notre sol, sont venus apporter leur appui et non pour bâtir le pays à la place des citoyens. « Nous demandons aux autorités de la transition de dialoguer et d’aller à l’écoute des forces vives de la Nation », a souligné le président du HCI
Les leaders religieux ont exprimé leur préoccupation face à la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Pour ce faire ils ont décidé de jouer ‘’la mission de sentinelle et d’intercepteur’’, que leur assigne la religion.
Ainsi dans une déclaration lue par Mahamadou Djamoutani, SEGAL du HCI, les ténors Imam Dicko, Ousmane Madani Haïdara, Jean Zerbo et Nouh Yattara ont salué les efforts des autorités en place pour la sécurité du pays.
Par ailleurs, ils affirment « nous exhortons le président de la transition, le gouvernement, l’ensemble des institutions de la république, les organisations de la société civile et les partis politiques, les Groupes Armés Signataires, les Groupes Armés en belligérances, à prendre toutes les mesures en vue d’une transition apaisée, inclusive et consensuelle. »
Aussi ont-ils lancé un appel aux citoyens maliens pour « un sursaut national », en vue de contribuer au « changement de comportement et une mobilisation pour la paix et la stabilité. »
Le communiqué indique en outre que les leaders religieux vont prendre l’engagement de poursuivre leur mission spirituelle et patriotique, pour la refondation de l’Etat et la réussite de la transition.
A cet effet, des prières seront organisées pour contribuer à l’apaisement et à la cohésion sociale.
Pour sa part, le président d’honneur du HCI, l’Imam DICKO rassure qu’il n’y a « aucun agenda caché dans les démarches entamées. » L’objectif dit-il consiste à œuvrer pour sauver le pays. « Il est temps qu’on se rassemble pour finir avec cette crise qui a engendré assez de morts, de déplacés, et des villages brulés. »
Pour finir, le Cardinal Jean Zerbo a déclaré que les leaders religieux entendent peser de tout leur poids afin que le Mali puisse sortir de cette crise d’ici Septembre 2022.
Après cet appel, les leaders religieux ont décidé de poser des actes concrets sur le terrain dans l’objectif de parvenir au but recherché. Ainsi, bientôt ils entendent rencontrer les autorités de la transition ; définir un chronogramme et leur approche d’intervention; amorcer un plaidoyer pour la paix et la réconciliation auprès des gouvernants et acteurs sociaux, des acteurs armés en belligérance et de la communauté internationale, le tout couronné à travers une journée de prière pour le retour de la paix.
Force est donc de constater qu’avec cette nouvelle coalition qui amorce son envole, les lignes vont bientôt bougées. L’Imam Dicko le connaissant bien, n’aménagera aucun effort pour ramener à la raison Iyad et ses hommes, s’agissant de la lutte contre l’extrémisme violent. C’est la raison d’existence de son Centre pour le Dialogue. Mais pour y parvenir, il faudrait que les autorités de la transition acceptent de donner une chance au dialogue, même si la France s’y oppose. « Nous demandons aux autorités de dialoguer et d’aller à l’écoute des forces vives de la Nation (…) Nul ne viendra faire le Mali à notre place » disait le président du HCI.
Oumar ONGOIBA
