Gestion des élections au Mali: La société civile vent debout contre la nouvelle cellule d’appui au processus électoral
Dans une déclaration conjointe faite ce lundi 21 décembre, les organisations de la société civile malienne, actives dans le processus électoral, s’inquiètent et alertent le peuple malien.
Selon les OSC, la création de la cellule d’appui au processus électoral de la Transition mettrait fin à tout espoir de création d’un organe technique unique et indépendant de gestion pérenne des élections au Mali.
Elles expriment leur surprises face à la Décision n°2020000577 /MADT-SG en date du 15 Décembre 2020, portant création d’une cellule d’appui au processus électoral de la Transition.
Pour les organisations de veille sur le processus électoral au Mali, la Transition devrait servir d’opportunité pour réaliser des réformes électorales. Elles précisent ces réformes sont censées aboutir notamment à la création d’un organe unique, indépendant et autonome de gestion des élections
En effet, dans son article 2, la décision dit que la cellule sera chargée : « d’appuyer le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation dans l’opérationnalisation des circonscriptions électorales et dans la préparation et l’organisation matérielle des opérations référendaires et électorales de la Transition».
Il est a noté que le ton a été donné dans le Décret n°2020-0095/PT-RM du 16 octobre 2020, fixant les attributions spécifiques des membres du Gouvernement.
Ici, il est prévu que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a l’initiative et la responsabilité, entre autres, de l’organisation des opérations électorales et référendaires, en rapport avec les autres structures intervenant dans ces opérations.
Ces faits, indique la déclaration, pourraient contrarier et mettre en péril la mise en place d’un Organe technique, unique et indépendant de gestion pérenne des élections avant les prochaines échéances électorales.
Cela va en contrario aux différentes recommandations des missions d’observation nationale et internationale des élections, des partis politiques, des organisations de la société civile malienne et du Dialogue National Inclusif (DNI) de décembre 2019, estime les OSC.
Pour elles, au regard de ses attributions, ce nouvel organe créé par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, viendra s’ajouter à la pléthore d’organes existants. Il s’agit de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), la Délégation Générale aux Élections (DGE) et le MATD. Les organisations de la société civile estiment qu’au vu des récents défis électoraux constatés, notamment la tenue des élections par le Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation et la gestion du contentieux électoral par la Cour Constitutionnelle, la mise en place d’une structure unique et indépendante, conformément au protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance s’impose. Il s’agit de faire tout pour que les mêmes causes ne produisent plus les mêmes effets.
Par ailleurs, la déclaration a rappelé que la récente crise politique découle d’une crise post-électorale qu’il faut en remédier au cours de cette transition.
MC