Sabotage des antennes téléphoniques dans les zones de conflits La nouvelle stratégie des terroristes au centre du Mali
Ces derniers temps à l’instar de plusieurs localités, les installations téléphoniques du village de Tori dans le cercle de Bankass ont été saccagées par les terroristes. « Cette stratégique militaire qui avait jusqu’ici été moins pratiquée par l’ennemi va connaitre une ampleur inquiétante pendant la période d’hivernage en cours », nous confie une source bien introduite. Objectif, empêcher les FAMAs d’avoir accès dans toutes les zones où opèrent le GSIM et l’EIGS. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la campagne de sabotage des antennes téléphoniques qui marque ses premiers pas à Tori, suite à une rencontre de haut niveau faite par les hommes de Koufa et d’Iyad la semaine dernière.
Les lignes sont coupées au même titre que les axes routiers
L’enjeu est périlleux pour les habitants vivant dans les zones cibles y compris les FAMAs qui luttent jour pour jour dans l’objectif de libérer ces localités tombées dans les mains des terroristes. Après avoir truffé de mines tous les axes pouvant conduire l’armée dans leur terrain conquis, les assaillants entendent renforcer leur tactique de guerre en coupant les lignes téléphoniques. Toute chose qui sans doute, va empêcher la population d’entrer en contact avec les FAMAs en vue de dénoncer la position de l’ennemi ou de lancer des alertes.
En plus de Tori, à la dernière nouvelle, l’on nous apprend que le réseau téléphonique de Mondoro ne fonctionne plus. Est-ce qu’une panne technique ou une attaque terroriste ? De toutes les façons, la situation n’est pas à négliger et l’Etat doit prendre à bras le corps ce problème avant qu’il n’échappe à tout contrôle.
Quand la faille de couverture téléphonique profite au terrorisme
A Tori, tout comme dans la zone des trois frontières où se situent les villages de Mondoro, Boulkessi, Dinangouro, Yoro et Diougani, plus de 6.600 Km échappent à une sécurité de couverture téléphonique. Cette absence de fil de communication dans ces régions engendre ainsi une rué des bandit-armés sans précèdent et les attaques terroristes se multiplient de jour en jour.
L’impact est tout simplement asphyxiant pour les FAMAs en poste dans ces zones de conflit
Il importe de rappeler que lorsque les réseaux de communication fonctionnent normalement, les assaillants ne peuvent mener aucune action sans être repérés et dénoncés par la population locale auprès des autorités militaires. Mais ces temps-cis, avec cette campagne de sabotage de ces réseaux, les terroristes sont de moins en moins exposés, donc ils mènent librement des assauts contre les citoyens locaux qui les dénoncent et les FAMAs qui les combattent.
Joint aux téléphone, Sidi ONGOIBA, président du groupe d’autodéfense dénommé ‘’Mouvement Danan Athème’’ nous livre son témoignage sur l’impact des pannes des fils téléphoniques face aux attaques terroristes. Il atteste « l’absence des réseaux de communication dans les localités de Mondoro, Boulkessi et Yoro, Tori etc. va engendrer une ruée des bandits armés. Il est urgent de rétablir ces réseaux car ils permettent de prévenir les attaques terroristes. En ces temps qui courent, toute zone dépourvue de connexion téléphonique ou d’inaccessibilité en termes de communications téléphonique est ouverte aux bandits de grands chemins. »
Le Maire de Yoro Issiaka Ganamé dira quant à lui, parlant de ce phénomène dans sa zone dira « les réseaux de Yoro et de Dinangourou étaient relayés à travers l’antenne principale basée à Douna. Afin de contrôler la communication, les terroristes ont saccagés les réseaux téléphoniques de Douna, Diougani, Dinangoura en même temps ; acte qui impacta également la communication téléphonique à Yoro. Ces pannes téléphoniques arrangent les terroristes, car leur mouvement ne sont plus contrôlés ni par les militaires ni par la population locale. Contrairement aux habitants, les terroristes disposent d’autres moyens de communication qui leur permettent de s’organiser pour faire des attaques contre leurs adversaires. »
Oumar ONGOIBA
