Suite à la recrudescence des attaques terroristes dans le centre du pays, le porte-parole de DANAN AMBASSAGOU confie « Ils veulent obligatoirement pousser la population à prêter allégeance »
Depuis le mois de Mai dernier les terroristes ont décrété une offensive militaire contre les différents villages situés dans la nouvelle région de Bandiagara. Cette opération rapace continue de sévir sans reverse au de point de réduire en cendre, les citoyens lambda qui résistent à l’autorité des forces obscurantistes.
Dans le souci de mieux comprendre les clauses de la montée en puissance des GAT dans cette partie du Mali et les dispositions que les chasseurs comptent prendre, notre rédaction est allée à la rencontre de Debou SAGARA, l’homme de confiance de Youssouf TOLOBA non moins porte-parole de Danan Ambassagou ; interview relaissée hier 13 Juillet 2021.
La rédaction : Que justifie cette pression terroriste sans précédente dans la zone de Bandiagara ?
Le porte-parole : Dans la nouvelle région de Bandiagara, les habitants ont subi des attaques successives pendant les mois de mai, juin et juillet, tout ça pour nous contraindre à se plier à leur volonté, mais nous n’allons pas céder.
Les terroristes veulent mettre la pression sur la population afin qu’elle signe les accords dit locaux. Cet accord qui ont été signé à Koro et Bankass, faut-il le rappeler est tous sauf un compromis visant à instaurer la paix et le vivre ensemble.
La récente attaque de Yoro Bombom a été déclenchée lorsque les habitants ont exprimé leur refus de laisser les terroristes venir prêcher dans leur mosquée. Donc l’objectif consiste à étendre l’idéologie du terrorisme sur la population et de procéder à de nouveaux recrus des enfants soldats.
Pour le cas de Dourou, ils avaient demandé aux habitants de venir prêter allégeance auprès d’eux, mais lorsque ces derniers ont refusé, ils ont décidé de réduire le village en cendre. Voyez-vous, ils veulent obligatoirement pousser la population à prêter allégeance afin de les utiliser contre l’Etat est ses symboles.
Par ailleurs, je rappelle que l’idéologie du Chef d’Etat-major Youssouf Toloba est de défendre la patrie, ce n’est ni plus ni moins ! D’aucuns s’entêtent à dire toujours que le problème du Centre est un conflit entre peul et dogon bien que la réalité prouve à suffisance que le Mali ait été piégé et se trouve exposer aux assauts du terrorisme internationale. Après le pays Dogon et le Macina, les assaillants entendent étaler leur action sur Ségou et Bougouni.
La rédaction : M. Toloba a plusieurs fois interpellé les autorités du pays dans l’objectif d’amener les Dozo et les FAMAs à collaborer, mais il n’a toujours pas eu de suite favorable. Selon vous, pouvons-nous parler d’un manque d’engagement militaire dans la lutte contre le terrorisme au Centre du Pays ?
Le porte-parole : Les gendarmes basés à Bandiagara, Koro et Bankass n’ont pas assez de matériels de guerre pour faire face au terrorisme, sinon ils font de leur mieux.
Un moment le Ministre WAGUE avait pris contact avec Youssouf Toloba et nous lui avons soumis nos doléances, à savoir la synergie d’action entre les forces militaires et locales. Mais à présent aucune disposition de la part de l’Etat n’a été prise. Pourtant nous voyons que le gouvernement travaille avec les Groupes armé du Nord.
Ce que nous demandons à l’opinion publique c’est aussi la réalisation d’un plan commun entre les Forces militaires et locales en vue de trouver une réponse à la hauteur du défi posé. Les Dozo se sacrifient pour la protection de la patrie, des personnes et de leurs biens. A ce titre, si le président Goïta veut réellement éradiquer le terrorisme, nous l’invitons à tout mettre en œuvre pour une coordination des Forces FAMAs-Dozos.
Il faut sortir de la logique du conflit intercommunautaire et d’amener les FAMAs à sortir de leur torpeur. Les Militaires doivent incarner en eux, le sens élevé du patriotisme ! A défaut ils vont toujours se tromper d’ennemi et par conséquent la lutte contre le terrorisme demeurera dans l’impasse.
La rédaction : les autorités maliennes et Françaises ont décidé de revoir leur système de défense ; vous à votre niveau, que prévoit Danan Ambassagou afin de réadapter ses forces face à l’ennemi qui gagne du terrain ?
Notre système de défense reste le même, il réside dans la collaboration entre la population et les Danan. C’est dans le souci d’améliorer ce système que le chef d’Etat-major interpelle sans cesse le gouvernement. L’objectif étant de se donner la main dans cette lutte, tout comme nous le faisons avec la population martyrisée du Centre.
Enfin, nous espérons que le changement du système de défense observé par le Mali et la France, puisse permettre à l’Etat de revoir sa façon d’opérer vis-à-vis des Dozos. Nous n’entendons évoluer que dans un esprit de collaboration avec tous ceux qui sont engagés contre le terrorisme au Mali.
Oumar ONGOIBA
