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Communiqué Alliance Patriotique contre la Destruction du Mali (APDM)

Chers compatriotes du Mali et d’Afrique, Chers amis du Peuple malien,
Le 22 Septembre 1960, le Président Modibo KEITA (1915-1977) et ses compagnons, après une analyse approfondie de l’environnement géopolitique régional et mondial, ont courageusement engagé le Peuple malien à assumer son destin en proclamant l’indépendance de la République du Mali devant le monde entier. Le Mali qui veut dire
selon une tradition orale « Maya di » berceau d’un humanisme agréable au goût du miel» venait de rompre avec « l’ancien soudan français» le nom colonial qui identifiait le Mali à cette époque.
Compte tenu du rôle négatif joué par les gouvernements français dans l’échec de la Fédération du Mali et de l’hostilité manifeste de la Ve République française à l’égard de la voie socialiste du développement contexte tumultueux, le 20 janvier 1961 que les autorités maliennes ont déclaré, la caducité des accords de coopération franco-soudanais. En vertu des principes de la succession d’État, les autorités proclament : la
République du Mali « libre de tout engagement et de tout lien politique vis-à-vis de la France » avec pour effet la fermeture des « bases militaires françaises et le retrait de l’union monétaire CFA ». Ce faisant, ils construisirent les fondations de la jeune République, en créant une monnaie nationale (le Franc malien) et mettant sur pied une armée nationale du Peuple capable d’assurer immédiatement les défis que posent
la sécurité intérieure et la sécurité extérieure. Ainsi, le Président Modibo KEITA et ses compagnons de l’indépendance réalisent leur vision d’inscrire le Mali sur la voie de la construction d’un pays fort et prospère dans une Afrique unie et respectueuse des règles édictées dans la Charte constitutionnelle de l’Organisation des Nations Unies.
C’est donc le lieu de leurs rendre un vibrant hommage.
L’Alliance Patriotique contre la Destruction du Mali (APDM) tout en rappelant, avec tristesse, l’arrêt brutal des chantiers de la construction de la République du Mali le 19 novembre 1968, constate que depuis le 17 janvier 2012 les gouvernements français imposent une guerre injuste aux peuples du Mali et du Sahel par invasion des pays avec la complicité des groupes séditieux ou des traitres à la cause des indépendances et de l’Unité africaine. Aussi, après une analyse sérieuse de la situation du Peuple
malien depuis novembre 1968 et surtout depuis le 17 janvier 2012, l’APDM,
constatant l’échec à tous les niveaux de la présence des troupes d’occupation françaises au Mali, appelle tout autant les autorités maliennes, comme les partis politiques, les associations, les mouvements de la société civile ainsi que l’ensemble des populations maliennes et sahéliennes à la mobilisation générale contre la destruction du Mali et des pays du Sahel. L’ADPM invite donc toutes les filles, et tous les fils du Mali, dans le respect de la mémoire des fondateurs de la République du Mali et dans celui de l’article 22 de la Constitution de la République du 25 février 1992, à
exiger le départ immédiat des troupes d’occupation françaises du territoire de la République du Mali. Le bilan des opérations de lutte antiterroriste des Forces armées françaises est un échec. Un tel échec ne fait plus mystère à la lumière de l’insécurité croissante au Sahel depuis 2013 avec son cortège d’agressions terroristes meurtrières contre la population civile. Cette situation n’est évidemment pas sans rappeler le reproche que faisait le président Modibo KEITA au gouvernement français du temps
et, notamment, « son refus d’apporter un appui pour assurer la sécurité intérieure de la Fédération du Mali ». À la lumière de cet échec patent du mandat sous lequel les forces françaises sont intervenues au Mali, l’ADPM, à l’écoute des sanglots du Peuple du Mali et de ceux des populations du Sahel, pense que cette intervention ne se justifie plus. Elle demande donc au Peuple ami de la France d’inviter son Gouvernement à retirer, sans délais et sans conditions, les troupes d’intervention française du sol malien. L’ADPM sait moins que les autorités gouvernementales de transition au Mali que le recouvrement de la souveraineté du Mali exige, sans l’équivoque, du courage politique et du sacrifice patriotique.


La date du 20 janvier est mémorable et est commémorée chaque année pour souligner notre dignité reconquise.
Nous constatons que l’histoire se répète lorsque les mêmes maux engendrent les mêmes effets. Après huit (8) années d’enlisement et de présence au Mali sous le fallacieux prétexte de lutte anti-terroriste, les forces françaises sont otages d’une impasse entre le déshonneur de l’échec et l’amertume d’un retrait obligatoire justifié par un désaveu du Peuple malien. Il faut rappeler l’imbroglio juridique, lorsque des forces européennes interviennent « sous la couverture juridique française, c’est-à-dire les conditions du SOFA conclu entre le Mali et la France». Voici une ambigüité qui échappe aux nouvelles autorités maliennes en matière de souveraineté. La présence des forces françaises est caractérisée par la duplicité, le manque de transparence, la volonté de laisser pourrir une situation pour aboutir au chaos, la stratégie d’affaiblir l’armée malienne face aux rebelles-terroristes, la stratégie de se rendre indispensable,
l’euro-militarisation du conflit sahélien, la multiplication des concepts opérationnels, l’absence d’une chaîne de commandement unique, la multiplication des groupes terroristes et l’augmentation des attaques terroristes contre la population civile, etc..
C’est pourquoi, il est justifié que le Peuple malien exige la caducité de l’accord de défense et de coopération militaire entre le Mali et la France, la fermeture de toutes les bases militaires françaises, afin que le Peuple malien soit libre.
L’APDM exprime sa solidarité avec les patriotes maliens qui réclament le départ des forces françaises, le mercredi 20 janvier 2021 et nous rendons un vibrant hommage à l’armée malienne (FAMA) pour son courage et son sacrifice.

Montréal le 19 janvier 2021
Équipe APDM

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