Le premier grand oral de contrôle de CKM devant le CNT.
Demain, 21 avril 2022, le Premier Ministre Choguel Kokalla Maïga(CKM), grande vedette des réseaux sociaux et de petits écrans africains et même internationaux depuis sa déclaration tonitruante aux Nations Unies en septembre 2021 s’adressera aux membres du Conseil National de Transition (CNT) pour la deuxième fois en moins d’un an.
On peut sans doute dire qu’aucun premier ministre malien et même un homme politique malien n’a suscité autant d’intérêt sur le plan national, africain et même international que le Dr Choguel Kokalla Maïga. Pour les anciens, sa prestation à l’ONU et l’aura qu’il a eu, rappellent ceux du brillant ministre des affaires étrangères du Président Modibo Keïta, le Docteur Ousmane BÂ dans les premières années de l’indépendance. Tout ceci est beau mais il faut passer à la réalité et exposer au peuple malien le bilan de son action gouvernementale et lui indiquer sa vision pour les actions futures dans ce monde qui, depuis quelques mois est en proie à des crises dont les impacts négatifs touchent également notre pays. Cette fois-ci, il ne s’agira pas de tenir un discours plébéien comme sur l’esplanade du Monument de l’Indépendance, devant une foule chauffée à blanc et préalablement acquise à sa cause, mais il s’agit de s’adresser aux membres du Conseil National de Transition (CNT) constitué « d’honorables » qui, bien que nommés prennent au sérieux leur rôle de censeur de l’action gouvernementale.
Devant « ces honorables », il va devoir faire le bilan de son programme d’action gouvernemental (PAG) qu’il leur avait soumis voilà bientôt neuf (09) mois, c’était le 31 juillet 2021. En parcourant ce plan, force est de constater qu’il clair et précis, ce qui facilite son évaluation. En effet, le PAG du premier Ministre est bâti autour de quatre (04) axes : sécurité ; réformes politiques et institutionnelles ; organisation des élections générales et enfin, promotion de la bonne gouvernance et adoption d’un pacte de de stabilité. Il se décline en neuf (09) objectifs assortis d’un chronogramme détaillé de mise en œuvre, avec un coût estimatif de deux mille cinquante milliards soixante- trois millions de francs (2 050 063 000 000 F) CFA. En synthétisant davantage les objectifs, on pourrait les mettre sur trois (03) piliers que sont le sécuritaire, qui correspond au premier objectif, le politique constitué par les 2ème et 3ème objectifs et enfin le social constitué de bonne gouvernance et pacte de stabilité. Dans le ressenti du malien ordinaire, malgré les écueils, la réalisation du pilier sécuritaire est dans la bonne voie, par contre, les deux autres piliers semblent marquer le pas.
Par ailleurs, le grand challenge pour cette année, c’est, pour le gouvernement de prendre des mesures afin que les populations puissent mener à bien la campagne agricole dans la quiétude et particulièrement dans les zones de grandes productions céréalières mais aussi d’insécurité que sont les régions du centre, notamment l’Office du Niger et les régions de Mopti, Bandiagara et Douentza. Un autre défi, non moins important, c’est la mise à disposition aux planteurs, d’intrants agricoles. En effet, avec ce qui se passe en Europe de l’Est qui est la grande pourvoyeuse mondiale d’engrais agricoles, on assiste à un renchérissement des coûts des intrants agricoles. Le gouvernement a-t-il anticipé ? L’enthousiasme suscité dans le monde paysan par les mesures incitatives à l’endroit du monde paysan l’année dernière et qui ont donné de bons résultats, seront-elles reconduites malgré la conjoncture mondiale difficile ? Pourquoi ne pas réunir autour d’une table opérateurs économiques dans le domaine des intrants agricoles, organisations paysannes et gouvernement pour débattre du problème ?
Avec les impacts des sanctions CEDEAO / UEMOA et de la crise en Europe de l’Est sur notre pays, quels que soient les résultats de cet grand oral de contrôle devant l’Hémicycle, il est sûr que le gouvernement sera davantage sous pression et que la transition entamera nécessairement une nouvelle phase si elle veut aller de l’avant.
…sans rancune
Wamseru A. Asama