Le quintet se serait-il mué en quartet ?
Suite à une série de grandes manifestations organisées par le Mouvement du 05 juin Regroupement des Forces Patriotiques (M5-RFP) qui ont fragilisé le pouvoir en place, cinq (05) jeunes colonels, constitués en Comité National de Salut du Peuple (CNSP) ont annoncé dans un communiqué diffusé sur les ondes et les antennes de la radio et de la télévision nationales, qu’ils ont mis fin au régime du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). C’était le 18 août 2020. Le Mali venait de subir sa quatrième rupture de l’ordre constitutionnel en soixante ans d’indépendance ! Un bilan peu élogieux pour un pays qui se targue d’être une nation séculaire.
Le lundi 16 mai 2022, dans le journal télévisé du 20 HEURES, le porte-parole du gouvernement annonce au peuple malien qu’un coup d’état aurait été déjoué dans la nuit du 11 au 12 mai 2022 et qu’il y a eu des arrestations et que les enquêtes se poursuivent. Une liste de noms pour la plupart d’hommes en uniforme, circule dans les réseaux sociaux. Le moins que l’on puisse dire est que cette nouvelle n’est pas flatteuse pour nous. Mais ceci n’est pas surprenant si on se réfère à l’environnement socio-économico-politique dans lequel est plongé notre pays. Ce qui serait dommageable, c’est, s’il se confirmait la rumeur de l’implication d’un des membres du quintet que constitue le CNSP. En effet, cela signifierait que l’harmonie du quintet n’aurait pas pu résister aux assauts des virus des spécialistes de fausses notes et que le quintet se serait désormais mué en quartet.
Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas le moment de s’attarder sur nos malheurs, il faut à notre avis plutôt s’armer davantage de courage et repartir encore plus déterminé afin d’inverser cette tendance de dégénérescence de notre pays. Toutefois, ceci est un signal. L’histoire nous apprend qu’aucun pouvoir ne peut réaliser de grandes œuvres sans un instrument politique. Si le quintet ou le désormais quartet, prétend amorcer la refondation de l’État malien, il doit s’appuyer sur son instrument politique naturel qu’est le M5-RFP et pour ce faire, il devrait ouvrir avec toutes ses composantes et sensibilités un débat franc, afin remettre de l’ordre dans ses rangs, et s’atteler à la mise en œuvre des décisions des ANR. Ainsi, pourquoi ne pas ouvrir un dialogue avec les djihadistes nationaux comme les maliens l’ont recommandé ? Maintenant que les FAMA montent en puissance n’est-ce pas le moment de tendre la main à nos « frères égarés » ?
Pour gagner la bataille de la souveraineté, les autorités de Transition devraient gagner la bataille du dialogue entre tous les fils du pays. Dans ce domaine nous avons toujours dit qu’il y a un déficit d’actions dans ce sens. Et ce rôle de rassembler les politiques au niveau national pourrait être mené par le M5-RFP réconcilié avec lui-même et soutenu par le quintet.
…sans rancune
Wamseru A. Asama