Les Autorités maliennes actuelles, qu’on pense qu’elles sont légitimes ou pas, ont l’avantage d’être des Maliens, contrairement à ceux qui les jugent illégitimes.
Leur mode d’accession au pouvoir n’est peut-être pas conforme aux normes démocratiques en vigueur.
Mais, dans la sous région ouest-africaine, combien sont-ils, les Présidents qui peuvent se taper fièrement la poitrine pour dire :
Moi je suis arrivé au pouvoir d’État en respectant scrupuleusement les normes démocratiques modernes ?
Si ce ne sont pas les coups d’État militaires, ce sont les violations flagrantes de la Constitution ou le changement de Constitution pour se donner une nouvelle chance de rester au pouvoir contre la volonté générale et les règles établies.
Et les mêmes militaires qu’on accuse d’utiliser la force officielle pour accéder au pouvoir, on les utilise contre le peuple, avec son corollaire de violences et de tueries, pour se maintenir au pouvoir.
Le Mali a choisi de jeter ses chaînes par terre pour aspirer à sa propre vie, construire son propre destin.
Peu importe le moment, parce que ceux que ce pays à appelés à la rescousse pour le sortir de l’engrenage jihadiste, conséquence des agissements irresponsables de l’Occident en Libye, lui ont montré qu’ils défendent plutôt leurs propres intérêts au Mali au lieu de défendre ceux du Mali.
La preuve en est qu’ils ont refusé aux militaires maliens d’entrer à Kidal.
Alors que les deux forces militaires (maliennes et françaises) ont fait chemin ensemble dans les autres régions occupées par les envahisseurs.
Pire, ils ont interdit à l’État malien d’exercer son autorité administrative et politique sur la région de l’AZAWAD, créant ainsi un Etat dans l’État du Mali.
Et pour ceux qui suivent les interventions militaires françaises dans la partie de l’Afrique qu’elle considère comme sienne, la France a toujours procédé ainsi.
En effet, quand elle doit honorer sa part des différents accords militaires qui la lient à ses anciennes colonies, elle calcule ouvertement ses intérêts pour voir laquelle des deux parties en conflit peut mieux les protéger et préserver.
Lorsqu’elle a cette garantie, elle agit sur le terrain en fonction de cette réalité.
Nous l’avons vu au Tchad, en Centrafrique, au Rwanda, et ailleurs.
Donc le choix du Mali de sortir du giron de la France est un choix judicieux, peu importe ceux qui le font, puisqu’ils sont avant tout maliens.
Et la CEDEAO, celle qui cherche le bonheur des peuples ouest-africains et non celui des maîtres extérieurs, doit comprendre le Mali à défaut de l’aider.
On entend beaucoup de voix s’élever pour dire que le Mali va à sa perte en choisissant de prendre son destin en main ou de collaborer avec des pays qui respectent sa souveraineté.
Elles ont sans doute raison d’avoir cette appréhension pour le peuple frère du Mali.
Mais, toute entreprise de ce genre est douloureuse parce qu’il va falloir en supporter les conséquences, souvent très difficiles au départ.
Pourtant, c’est de cette seule manière qu’on acquiert sa liberté.
L’Algérie n’est pas morte après le départ des Français.
Le Rwanda connaît sa renaissance après avoir rompu avec la France, complice du génocide au cours duquel il a perdu près d’un million de ses habitants.
Pourtant, il est parti à un moment où tout le pays était à la ruine avec des ethnies diamétralement opposées.
Mais, les Rwandais ont trouvé les ressources nécessaires pour non seulement panser leurs plaies, mais également et surtout pour construire leur pays en minimisant tous obstacles fictifs ou réels.
_Aujourd’hui, c’est la même France qui fait une cour assidue à ce pays qui a choisi d’abandonner le français comme langue officielle au profit de l’anglais, au point de lui offrir la tête de la Francophonie._
Alors qu’il met au second plan, l’usage du français.
L’histoire des peuples est sans doute complexe.
Mais elle sourit aux peuples qui choisissent d’affronter l’inconnu pour donner un coup de pouce à leur destin