REGAIN DE CONFLIT ENTRE L’EIGS ET LE GSIM A ANSONGO
Iyad et ses hommes de nouveau pris d’assaut par l’Etat Islamique au Grand Sahara
Des combats violents opposent actuellement les combattants du groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupes de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) affilié à Iyad. Ces affrontements constituent une stratégie d’extension et d’occupation de la zone d’Ansongo par les belligérants. Il faut donc noter que d’autres affrontements avaient eu lieu courant l’année 2020 dans les mêmes localités du Nord.
L’EIGS en position de force
Plusieurs sources concordantes affirment que dans la nuit du vendredi 14 au Samedi 15 Mai 2021, une centaine d’hommes lourdement armés en provenance du Niger sont venus renforcer le camp de l’EIGS.
Depuis, les combats entre les deux organisations djihadistes internationales bat son plein causant plusieurs victimes de part et d’autres. A en croire des sources locales, les combattants de l’État islamique sont en passe de remporter la victoire face aux hommes de Iyad, visiblement affaiblis.
« Ces combats s’inscrivent dans un temps long », explique surtout un haut-gradé en poste dans la région, qui estime que la bataille en cours relève largement « de l’observation et de l’usure » et que le dénouement définitif est donc encore loin.
Des retombés contre la population ?
«Ce sont surtout les populations locales qui font les frais en termes de paiement forcé d’impôts, probablement pour mettre des ressources à la disposition des groupes terroristes», a déploré un élu local qui craint que, pour compenser leurs pertes humaines, les deux organisations ne procèdent, aussi, à «un recrutement forcé» au sein de la population locale.
«C’est pourquoi il est nécessaire pour le Mali et ses partenaires de revoir leur copie de lutte contre le terrorisme au Mali et dans le Sahel», ont suggéré les mêmes sources.
«L’accélération du processus de DDR (Désarmement, démobilisation, réintégration) est dans ce sens un impératif, afin que les populations ne soient pas contraintes à intégrer les groupes terroristes par manque d’alternative crédible», ont-elles argumenté.
Signé sa perte ou changer le fusil d’épaule
Aujourd’hui Iyad est sans doute en perte de vitesse à cause des innombrables forces militaires qui luttent contre lui au point de le détruire. En plus des FAMAs et les forces internationales, l’EIGS entend réduire à néant le GSIM affiliés à Iyad. Disons que toutes les circonstances sont réunies pour la défaite de ce malheureux groupe terroriste. La stratégie des accords locaux signés dans plusieurs localités du centre, ne peut en aucun cas garantir une protection ou une quelconque victoire aux responsables du GSIM. La seule chose qui leur reste à faire, en tant que djihadistes locaux ou maliens en guerre contre leur patrie, c’est de tendre la main de la négociation au gouvernement, comme ils l’ont fait avec les communautés locales à Koro, Niono, Bankass etc. Bien entendu, c’est au gouvernement malien de s’engager dans cette voie, mais si nos autorités trainent les pieds par stratégie, Iyad doit sortir de la logique de les attendre toujours et peut être à jamais. C’est pourquoi il doit se montrer plus malins en acceptant volontiers de se rallier à la force républicaine afin de former un bloc commun contre le terrorisme extérieur qui n’a ni d’amis et n’épargne personne.
Bien sûr que c’est possible de renoncer à la guerre pour l’expansion de l’idiologie religieux et vivre en toute liberté en tant que Malien tout court. C’est jusqu’une question d’engagement ou de volonté. Voilà ce qu’on demande ou sinon ce qui s’impose à Iyad et ses hommes au risque de leur survie.
Oumar ONGOIBA