Lors d’une conférence de presse commune sur le Sommet du G5 Sahel tenu le vendredi 09 Juillet 2021, avec son homologue français Emmanuel Macron à Paris, le chef d’État nigérien s’est prononcé sur les coups d’Etat incessant des colonels au Mali. Jugés auteurs de « deux coups d’État en moins de neuf mois, dont le dernier en mai », le président Bazom dira implicitement que Goïta et ses hommes se sont emparé du pouvoir parce qu’ils ont connu des revers militaires sur le théâtre des opérations.
Quand les militaires se noient dans l’impasse sécuritaire
Notre pays faut-il le rappeler vit une crise sécuritaire sans précédente depuis 2012 avec l’insurrection des groupes armés Touaregs qui a chassé l’administration civile et militaire dans les zones du Nord.
C’était donc en réponse à cette débandade que le Capitaine Amadou Aya SANAGO avait dressé ses troupes contre le président ATT, s’accaparant ainsi du pouvoir.
Malgré cet état de fait et les multiples changements de pouvoir qui ont été observé de 2012 à 2018, notre armée est restée toujours noyer dans l’impasse sécuritaire bien que de nouvelles stratégies de guerre avaient été mise place face au groupes armés rebelles et djihadistes voire terroristes.
Cette donne jugée mauvaise, facteur déclencheur de la protestation civil sous-couvert du M5-RFP va pousser les colonels à retirer le pouvoir des mains du président IBK.
De même avec Bah N’Daou, la perte de vitesse de nos militaires sur le théâtre des opérations au centre pays troublaient davantage Goïta et ses hommes. Ne sachant donc à quel saint se vouer encore, les colonels ont enfin décidé de prendre eux-mêmes les commandes du pouvoir.
Quid de la situation sécuritaire sous l’égide des colonels
Depuis son investiture en juin dernier, les maliens attendent jour pour jour la libération du Centre. Mais la réalité c’est qu’on assiste à une montée en puissance des GAT surtout dans la nouvelle région du Bandiagara.
Que faut-il craindre si la situation d’impasse sécuritaire perdure ? En tout cas, un énième coup de force n’est pas à exclure si Goïta et ses hommes ne trouvent pas une réponse aux problèmes posé.
« …Les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front »
C’est ainsi fort de ce constat qu’il faut comprendre la réaction du président Nigérian qui affirme « il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front (…), que les colonels deviennent des ministres ou des chefs d’État » Une question majeure se pose « Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile si chaque fois qu’une armée de nos pays a un échec sur le terrain, elle vient prendre le pouvoir ! (…) Ce ne sont pas des choses acceptables », a laissé entendre M. Bazoum
Bamako proteste vivement
« Suite aux propos » du président nigérien, le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali Abdoulaye Diop a « reçu ce vendredi 9 juillet l’ambassadeur de la République du Niger au Mali » Mamoudou Moumouni, selon un communiqué du ministère malien publié samedi.
« Le ministre a tout d’abord fait part de l’étonnement du gouvernement malien face à de tels propos et a en conséquence élevé, au nom du gouvernement de la République du Mali, une vive protestation auprès du gouvernement de la République du Niger », ajoute le communiqué.
« Le gouvernement du Mali tient à rappeler que le Niger et le Mali, liés par l’histoire et la géographie, ont toujours développé de solides relations d’amitié et de fraternité qui n’appellent qu’à être renforcées. Une telle déclaration va malheureusement à l’encontre de cet esprit ». Bamako estime que les deux pays « devraient plutôt unir leurs efforts » pour lutter contre « l’extrémisme violent, le terrorisme et le Covid-19 ».
De ce fait, « le Gouvernement du Mali tient à réaffirmer son engagement total à œuvrer au maintien et au renforcement des relations séculaires entre les peuples nigérien et malien. »
Oumar ONGOIBA