La UneSociété

ATTAQUE TERRORISTE : Songo, un autre village sous embargo

Depuis le 3 juillet 2021, le village de Songo est en état d’urgence suite à un embargo décrété par les GAT. De ce fait, à cause de cet embargo, six personnes ont trouvé la mort suite à une maladie qui commence à faire ravage par manque de possibilité d’évacuer les malades dans un centre de santé approprié.       

Dans le centre du pays, les GAT sont en train de mettre à genou les habitants de plusieurs localités entières en les assiégeants.  Après Mondoro, Farabougou, Dinangourou etc. l’étau se resserre autour du village de Songo, aux environs de Diabaly, cercle de Niono.

Selon des sources locales jointes à nos soins, tout a commencé le 03 Juillet 2021 où des hommes lourdement armés, les têtes perdues dans des turbans, ont fait irruption dans le village de Songo. Après avoir capturé deux (02) personnes sur le champ, les assaillants ont ensuite tirés à bout portant sur deux autres individus les blessant gravement.

Depuis lors, les GAT ont décidé de décréter un embargo sur Songo, accusant les habitants de se constituer en groupes d’autodéfense dans l’objectif de s’opposer à eux, les hommes de Dieu.

Face à cet incident, la localité est frappée par une pénurie des produits de premières nécessités alimentaires et sanitaires.

 « Le village est sous embargo, personne ne rentre, personne ne sort », a déclaré Moussa Kané, maire de Diabaly avant d’affirmer que six (06) malades avaient perdu la vie, samedi, faute de manque de soins.

 »Les habitants n’arrivent pas à évacuer les malades au centre de santé de Kourouma, au risque de représailles des hommes armés. Ils sont postés à 100 m du village, quand tu sors, tu es pris  », rapporte un habitant de la zone, joint au téléphone.

« Nous avons informé le sous-préfet de Sokolo qui a son tour a relayé l’information au gouverneur de la région de Ségou et aux trois ministres de la Défense, de l’Intérieur et de la Réconciliation mais jusqu’à là, aucune réponse », a encore indiqué Moussa Kané à AA.

« Aujourd’hui, toute personne qui tente de sortir du village sera interceptée et tuée par les hommes armés qui ont assiégé la localité », a-t-il déploré.

Selon lui, les habitants sont en manque de produits de première nécessité. « Nous avons même tenté d’acheminer quelques vivres, composés de céréales et d’huile mais malheureusement nous n’avons pas pu avoir accès à Songo », a-t-il ajouté.

« Une alerte a été donnée à la hiérarchie militaire », signale le maire déplorant que rien n’ait été fait jusqu’à présent et appelant le Chef de l’État à réagir face à la situation « désastreuse » de Songo.

Il faut aussi rappeler que les habitants de Songo résidents ici à Bamako ont démarché le Haut Conseil Islamique par le canal de Mouffa Haïdara qui avait négocié les accords de Farabougou. Mais selon les émissaires, à présent les lignes ne bougent pas.

Cependant, force est constaté que nous ne disposons pas assez de détails sur la nature de la maladie qui commence à faire ravage au sein de cette population. Néanmoins, les tendances démontrent qu’il s’agirait de la même « maladie mystérieuse » qui avait frappée plusieurs villages issus de la commune de Mondoro, causant la mort de plus d’une centaine de personne. Cette maladie faut-il le rappeler avait été déclenchée en Aout 2018. Des investigations menées par une équipe de Médecin Sans Frontière (MSF) avait conclu à l’époque qu’il s’agissait d’une maladie liée à la « disette. » A présent le cas de Songo reste à diagnostiquer. A suivre…

Oumar ONGOIBA

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page