Offensive diplomatique au sein de l’AES
Les dessous de la visite du Président Assimi au Burkina Faso
La visite historique du Président de la Transition du Mali, le Colonel Assimi Goïta, au Burkina Faso, va bien au-delà des échanges diplomatiques habituels entre nations voisines ou de la coopération dans la lutte contre le terrorisme. Derrière les discours protocolaires et les poignées de main chaleureuses se profile une trame annonciatrice de décisions majeures dans l’espace de l’AES.
La visite du président au Burkina Faso survient quelques jours après sa tournée dans la région de Sikasso, au Mali, où il a clairement affiché ses intentions. L’un des moments forts de sa visite à Sikasso a été sa déclaration concernant la découverte de faux billets en FCFA. Bien que la découverte de faux billets ne soit pas rare en soi, le fait que le président ait choisi de le souligner publiquement revêt une signification particulière. Certains observateurs y voient un message subtil indiquant que le Mali pourrait envisager d’abandonner le Franc CFA. Cette révélation suggère également que le Mali, et plus largement l’ensemble de l’Alliance des États du Sahel (AES), pourrait être prêt à émettre une monnaie commune, marquant ainsi une rupture avec le Franc CFA. Cette hypothèse est renforcée par les propos du président à Sikasso, affirmant la détermination du Mali à rompre avec le passé et à affronter les défis du terrorisme sous toutes ses formes, y compris le « terrorisme économique ».
La visite de Assimi à Ouagadougou intervient également dans un contexte particulier de propagande visant désespérément à déstabiliser le pouvoir de Ibrahim Traoré. Cette propagande de certains médias occidentaux est qualifiée de « terrorisme médiatique » par Goïta. Sa visite dans le pays des « hommes intègres » pourrait également concerner les actions efficaces à entreprendre pour anéantir les manœuvres de déstabilisation contre les pays de l’AES.
Les gouvernements de l’Alliance des États du Sahel, dirigés par des militaires, avaient déjà exprimé leur intention de créer une nouvelle monnaie. Jamais dans l’histoire le Franc CFA n’a été aussi proche de sa disparition, et les conditions semblent réunies pour un changement majeur. Toutefois, la réussite de cette transition vers une nouvelle monnaie dépendra de la qualité de la planification et de sa mise en œuvre. Après le Burkina Faso, le président se rendra-t-il également au Niger ? Tout porte à croire que les dirigeants de l’AES envisagent des changements majeurs qui pourraient être à venir, avec la fin possible du Franc CFA et l’émergence d’une nouvelle monnaie régionale.
A suivre !Barou