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Quand l’Algérie joue la carte de la dénonciation : une diplomatie hypocrite au service de ses propres intérêts ?

L’Algérie s’agite sur la scène internationale, se posant en défenseur zélé du droit international et des principes humanitaires. Lundi 26 août, à l’occasion du 75e anniversaire des Conventions de Genève, Amar Bendjama, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, a déclaré qu’il était temps de « mettre un terme aux violations des armées privées utilisées par certains pays. » Ce discours, prononcé à Genève, fait suite aux frappes de drones contre des « individus armés » près de la frontière algérienne à Tinzaouatène qualifiés de « civils », par les terroristes du CSP.

« Ceux qui ont appuyé sur le bouton n’ont de comptes à rendre à aucune partie », a ajouté le diplomate Algérien, appelant l’ONU à prendre des mesures contre les responsables. À première vue, cette déclaration pourrait passer pour un simple plaidoyer en faveur du respect du droit international et de la protection des populations civiles. Pourtant, elle cache mal l’hypocrisie de l’Algérie, qui joue un double jeu en Afrique de l’Ouest. Loin d’être un arbitre impartial, l’Algérie poursuit avant tout ses propres intérêts stratégiques et cherche à consolider son influence dans la région, notamment face à la montée en puissance de l’AES.

Loin d’être un simple observateur, l’Algérie a joué un rôle crucial dans la déstabilisation du Sahel. Depuis des décennies, Alger s’est positionnée comme un médiateur incontournable dans les conflits au Mali, tout en tolérant, voire en soutenant, certains groupes armés opérant à ses frontières. Ce double discours, où l’Algérie se pose à la fois en pacificateur et en acteur intéressé, a contribué à alimenter les tensions et à prolonger l’instabilité régionale. La récente montée des tensions entre l’Algérie et le Mali révèle les failles de cette politique. En appelant à des sanctions internationales contre les responsables des frappes de drones, l’Algérie cherche avant tout à détourner l’attention de ses propres responsabilités. Plutôt que d’agir en véritable force de paix, elle instrumentalise les événements pour tenter de renforcer son influence sur le Mali.

Cette stratégie pourrait cependant se retourner contre l’Algérie. En jouant la carte de la dénonciation sans nuance, Alger risque d’accentuer son isolement sur la scène diplomatique africaine. Si le Mali, désormais appuyé par la Russie, perçoit cette ingérence comme une tentative de pression ou de manipulation, les relations entre les deux pays pourraient se détériorer davantage.

En fin de compte, les récentes déclarations de l’Algérie à Genève ne sont que le dernier épisode d’une diplomatie hypocrite, où les principes affichés masquent ses ambitions géopolitiques.

Barou

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