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Mali#Commémoration de la Journée africaine de lutte contre la corruption : l’OCLEI et LUCEG vent debout contre l’enrichissement illicite

Le 10 septembre 2024, l’hôtel Maeva Palace a abrité une importante conférence-débat marquant le lancement des activités de célébration de la Journée africaine de la lutte contre la corruption, édition 2024. Organisée par l’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite (OCLEI) en partenariat avec le projet d’appui à la lutte contre la corruption pour et par l’égalité de genres au Mali (LUCEG), cette journée avait pour thème : « Mécanismes efficaces de protection des lanceurs d’alerte : un outil essentiel de la lutte contre la corruption ».


Le représentant du Président de l’OCLEI, dans son discours, a rappelé l’importance de cette journée célébrée chaque année à travers le continent africain. Il a souligné que la corruption représente une menace sérieuse pour le développement économique et social, et que la protection des lanceurs d’alerte est une pièce maîtresse dans cette bataille. « La protection des lanceurs d’alerte est devenue une préoccupation croissante dans les conventions internationales », a-t-il affirmé, citant l’article 32 de la Convention des Nations Unies contre la corruption, qui appelle à des mesures efficaces pour protéger ceux qui dénoncent les abus.
En effet, dans le cadre de la relecture des codes pénal et de procédure pénale en cours au Mali, des mesures sont envisagées pour renforcer la protection des lanceurs d’alerte. Ces mesures incluent, entre autres, la non-divulgation de l’identité des témoins, l’enregistrement audiovisuel des déclarations, et la protection des victimes. Néanmoins, le chemin reste encore long pour assurer une protection adéquate de ces acteurs clés.
Lors de cette conférence, l’impact négatif de la corruption a également été mis en exergue. Selon la Banque africaine de développement (BAD), la corruption en Afrique coûte environ 148 milliards de dollars par an, soit 25 % du PIB du continent. Au Mali, les chiffres sont tout aussi alarmants. Entre 2005 et 2019, l’État malien a perdu 1266 milliards de FCFA à cause de pratiques de corruption révélées par des contrôles externes, un chiffre édifiant qui souligne l’ampleur du phénomène.
À la fin de l’année 2023, l’OCLEI avait déjà transmis plus de 23 dossiers à la justice pour un montant total de 23 milliards 918 millions 772 mille FCFA, témoignant de son engagement dans la lutte contre l’enrichissement illicite.


Le soutien international dans cette lutte n’a pas été en reste. M. l’Ambassadeur du Canada au Mali, présent à la cérémonie, a salué les efforts du Mali tout en rappelant que la corruption est un fléau mondial. Il a réaffirmé l’engagement du Canada à continuer d’accompagner le Mali, à travers des projets comme LUCEG, dans la mise en place d’institutions et de politiques capables de garantir la transparence et la bonne gouvernance.
Il a conclu son discours en soulignant que la protection des lanceurs d’alerte n’a jamais été aussi cruciale. Il dira que ces personnes risquent parfois leur vie pour dénoncer des actes de corruption. Par conséquent, il est donc essentiel de les protéger afin qu’elles puissent continuer à jouer leur rôle de vigies citoyennes. Le Canada, a-t-il assuré, continuera d’apporter son soutien pour renforcer cette protection.


La célébration de cette journée s’inscrit dans une dynamique plus large visant à renforcer la transparence, la bonne gouvernance et la redevabilité au Mali. Avec des initiatives telles que celles de l’OCLEI et de LUCEG, le pays se dote d’outils indispensables pour combattre ce fléau, en espérant que les efforts conjugués des gouvernants, de la société civile et des citoyens permettront d’inverser la tendance. La Journée africaine de la lutte contre la corruption 2024 a été officiellement lancée, avec l’espoir qu’elle marquera une étape significative dans la construction d’un Mali plus intègre et plus juste.


Oumar ONGOIBA

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