La France renverse son gouvernement : Un non-événement pour les peuples d’Afrique de l’Ouest et du Sahel
Le vote de la motion de censure en France, qui a abouti à la chute du gouvernement, constitue un événement historique dans l’Hexagone. Pourtant, de Bamako à Ouagadougou, en passant par Niamey, cet événement politique majeur est accueilli avec une indifférence quasi totale. Les enjeux qui agitent les institutions françaises paraissent déconnectés des préoccupations quotidiennes des peuples d’Afrique de l’Ouest et du Sahel.
Un événement perçu comme lointain et sans impact
Alors que la France traverse une crise politique majeure, les populations ouest-africaines restent absorbées par des défis locaux plus immédiats : la sécurité face au terrorisme, les difficultés économiques ou encore les tensions politiques internes. « Ici, que le gouvernement français tombe ou reste, cela ne change rien à notre réalité. Nos problèmes sont plus pressants que les querelles parlementaires en Europe », explique Fatoumata, une militante de la société civile à Bamako.
Cette indifférence illustre aussi une forme de distanciation. Les récents refroidissements diplomatiques entre la France et plusieurs pays de la région, notamment après les coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger, ont réduit l’influence directe de Paris sur le continent.
Une France perçue en déclin
Pour de nombreux Africains, cette instabilité politique en France est perçue comme un signe supplémentaire du déclin de son influence mondiale. Jadis omniprésente dans les affaires africaines, la France peine désormais à maintenir son rôle dans une région où de nouveaux partenaires, comme la Russie et la Chine, prennent de plus en plus de place.
« La chute du gouvernement français symbolise une faiblesse politique qui reflète, d’une certaine manière, son affaiblissement sur la scène internationale et en Afrique », analyse un politologue basé à Bamako.
Des priorités divergentes
Dans les pays du Sahel, les crises politiques françaises sont vues comme des préoccupations européennes qui n’ont pas de lien direct avec les défis locaux estime un journaliste de la place à Bamako.
Une indifférence révélatrice
Pour certains, cette indifférence croissante face aux événements politiques français est révélatrice d’un changement de paradigme dans les relations entre la France et ses anciennes colonies. Ce détachement pourrait marquer une étape vers une plus grande autonomie politique et culturelle des pays africains.
« L’Afrique regarde ailleurs. Que ce soit la Russie, la Chine ou nos propres solutions, nous comprenons que l’avenir de nos nations ne dépend plus des turbulences politiques en France », conclut un militant dans un quartier résidentiel à Sabaligoubou.
Une page qui se tourne
La chute du gouvernement français, bien que marquante pour l’histoire politique de l’Hexagone, est un non-événement pour les peuples d’Afrique de l’Ouest et du Sahel. Ce détachement témoigne d’un rééquilibrage progressif des relations entre l’Afrique et son ancien colonisateur, dans un contexte où les priorités locales et les alliances stratégiques redéfinissent la place de chaque acteur sur l’échiquier mondial.
La Rédaction