COVID-19 : impertinent et impartial virus ! – N°260
Pour une fois, la calamité n’est pas venue « d’un pays de merde », mais d’un pays émergeant, l’usine du monde, d’un pays qui rivalise avec la
première puissance mondiale. Dans le premier temps, à la faveur du déclenchement de l’épidémie, on a tenté de stigmatiser le chinois et même l’asiatique en général. Mais étant donné la place de l’asiatique en général et du chinois en particulier dans le monde, cela ne pouvait aller loin. Alors on a cherché à vilipender la gouvernance du pays de Xi Jin Pin, qui n’aurait pas les « bonnes normes » de gouvernance. Conclusion, il faut rapatrier ses citoyens, faire un blocus sur la destination « Empire du Milieu ». On a fait venir sur les plateaux de télévisions des « sinologues », qui avec condescendance, ont donné des explications sur les causes de l’épidémie. On a même essayé d’ironiser sur les capacités sanitaires de réponse à cette épidémie, de ce pays de plus de 1 milliard d’habitants.
Imperturbables, les chinois ont mis en route leur système de lutte. Il s’agissait pour eux d’éviter au maximum les contacts entre individus et de soigner les malades. En ce sens plusieurs mesures drastiques ont été prises : de dizaines d’hôpitaux spéciaux de grande capacité de prise en charge construits en moins de deux semaines, avec des équipements et des robots de dernière génération, confinement des habitants de la province d’où est partie l’épidémie, le Wuhan, province de plus de 50 millions d’habitants, développe- ment du commerce en ligne, des robots livreurs, des cours en ligne pour les apprenants, etc.
Mais, comme pour mettre à l’épreuve ceux qui accusaient la Chine de négligence, le fameux virus à couronne, le coronavirus appelé par les scientifiques COVID-19 s’est répandu à travers le monde. Il a même eu l’insolence d’attaquer les citoyens des pays d’Europe, et d’Amérique là où les systèmes de santé semble-t-il sont très performants. Même la première puissance mondiale n’a pas été épargnée ! Mais contrairement à la Chine, là-bas, c’est la panique aussi bien dans les milieux politiques que dans le monde des affaires : les frontières sont hermétiquement fermées sans savoir si c’est efficace, la solidarité vole en éclat : après le refus de la France et de l’Allemagne voisines d’aider l’Italie, malgré le cri de détresse de son personnel soignant, c’est la lointaine Chine qui vient à son secours ; la grande Amérique interdit son territoire aux européens, des centaines d’avions restent cloués au sol, écoles, universités et commerces fermés, etc. Des italiens qui étaient en voyage en Éthiopie refusent de rentrer chez eux, malgré l’expiration de leurs visas. Aujourd’hui la peur est plutôt du côté des riches du monde, car le coronavirus ne connaît pas de frontières et il est non discriminatoire et impertinent. N’a-t-il pas obligé le premier ministre canadien et son épouse à être mis en quarantaine ? Il existe d’autres hautes personnalités de ce monde qui ont été confinées. Même le Vatican a été atteint. En Arabie, on envisagerait d’annuler le hadj cette année !
Et quid du continent mère, l’Afrique, dans tout cela ? Il est prouvé que tous les cas positifs recensés là, sont venus d’ailleurs et singulièrement d’Europe. Cette Eu- rope qui ferme ses frontières à nos enfants et dont les fils et filles viennent nous contaminer. Imaginez que ce fût le contraire. Alors, on aurait sans doute crié haro sur l’africain, le noir ou l’arabe !
…sans rancune
Wamseru A. Asama