Commissariat du 12eme arrondissement de Bamako : une fille engrossée par le mari de sa patronne. Engrossée par le mari de sa patronne, elle accouche et se débarrasse de son bébé recueilli par une religieuse.
Une servante de 16 ans que nous nommons ici NASSOU a quitté son village natal pour chercher de quoi subvenir aux besoins de ses parents pauvres resté au village et aussi, pour se lancer à la recherche de revenus servant de trousseau pour son futur mariage. Arrivée dans la capitale, sans aucune adresse donc très vulnérable, elle est embauchée par Madame Sidibé M…dans des conditions que tout le monde connait ici à Bamako.
La famille d’accueil devient par la suite le seul repère de la domestique NASSOU. Sans défense ni protection, elle a été livrée à un prédateur sexuel de 47 ans (I.S) polygame et, tenez-vous bien, père de 6 enfants ! Suite à ces agressions et abus sexuels, Ce qui devrait arriver, arriva : la pauvre aide-ménagère tomba enceinte.
Elle a ainsi passé 9 mois dans la maison du prédateur sexuel, sans assistance médicale et a accouché dans les toilettes familiales. Elle a elle-même coupé le cordon ombilical ; emballé le nouveau-né et son placenta dans un sachet en plastique bleu, le tout dissimulé dans un vieux sac de charbon qu’elle jettera ensuite dans la Cour d’une maison voisine désaffectée. C’est bien la crainte de représailles de sa patronne, du qu’en-dira-t-on au village qui l’ont incité à adopter cette posture. Hélas !
Il s’avère en effet que l’Aide-ménagère NASSOU travaille pour sa patronne qui est la seconde épouse du nommé I.S, 47 ans Entrepreneur-Consultant, domicilié à Doumanzana chez lui-même et père de 6 enfants.
Le colis suspect ainsi jeté dans la maison désaffectée attira l’attention des habitants de la concession voisine. Là se trouve une Dame, une véritable femme de Dieu, Maitresse Coranique (Mourabitoune). Nous l’avons eue au téléphone. Elle s’appelle Aïssata Cissé. Voici sa version des faits.
UN TÉMOIGNAGE POIGNANT
« Je faisais la prière du crépuscule lorsque ma sœur a accouru pour m’informer qu’elle venait d’entendre un bruit de chute dans la maison voisine, derrière ma fenêtre. Nous sommes allées voir ensemble.
Il y avait effectivement là un sac suspect. Le colis contenait un nouveau-né qui émettait en ce moment des cris et gémissements, le sujet étouffait.
J’ai dit à ma sœur de ne pas toucher, de chercher d’abord un témoin car en ces temps qui courent… Nous avons appelé une voisine qui se présenta avec une autre femme. Nous avions constaté ensemble les faits avec toute l’émotion que cela requiert. Nous avions toutes pleuré avant même d’ouvrir le sac.
Le colis contenait en effet un nouveau-né de sexe féminin, emballé dans un sachet plastique bleu avec son placenta, en sang. A la vue de cette petite fille nous avons redoublé de pleurs et de sanglots. C’était pénible à voir.
Nous avons enveloppé le nouveau-né dans un pagne pour le chauffer un peu. Nous avons décidé de l’amener à l’hôpital, mais quelqu’un nous a déconseillé cette démarche et d’aller d’abord à la police. Nous nous sommes rendues alors à la police avec l’enfant qui pleurait toujours. Elle avait faim.
Au commissariat, j’ai demandé à la police de faire vite car l’enfant a faim et que J’avais l’intention de l’allaiter. Etais-je en mesure de le faire, ont demandé les policiers. Bien sûr que oui, ai-je répondu, étant femme et mère de famille.
C’est ainsi que la police a décidé d’amener le nouveau-né à la brigade des mœurs pour prise en charge. J’ai dit aux policiers que je souhaitais les accompagner partout où besoin sera puisque j’estime encore que c’est Le Bon Dieu qui l’a mise-là sur mon chemin et m’a, du coup, confié la mission de veiller sur elle.
C’était ma première fois de rentrer dans un véhicule de la police. Arrivée à la Brigade de mœurs, les agents ont relevé nos adresses. Ils m’ont rassurée que tout se passera bien et qu’ils confieront le bébé à la pouponnière pour la prise en charge. Pour ma part, je pourrai passer à tout moment pour la voir. Alors je suis partie, rassurée ».
Mais comment tout cela est-il arrivé ? Qui était le père du bébé et pourquoi la mère tenta-t-elle de s’en débarrasser ? A faire à suivre dans nos prochaines publications.
Bamory Camara