FACE À LA DÉTERMINATION DES PAYS DE L’AES POUR DÉFENDRE LEUR SOUVERAINETÉ
Le Danemark jette l’éponge
La récente décision du Danemark de fermer ses ambassades au Mali et au Burkina Faso soulève de nombreuses interrogations quant à l’engagement réel de Copenhague envers ces nations africaines. Officiellement, le ministère danois des Affaires étrangères justifie cette fermeture par l’absence de conditions favorables à une coopération bilatérale constructive. Cependant, cette décision pourrait être perçue comme un désengagement de la part du Danemark dans une région où la population lutte pour sa survie contre les groupes terroristes sponsorisés par des partenaires internationaux.
En choisissant de centraliser la gestion de ses relations avec ces deux pays à Copenhague, le Danemark semble privilégier une approche distante, symbolisée par la nomination d’un représentant spécial pour le Sahel et la région des Grands Lacs. Une telle stratégie pourrait s’avérer inefficace face aux réalités complexes de la région, où la présence diplomatique sur le terrain est souvent cruciale pour comprendre et répondre aux enjeux locaux.
De plus, alors que le Danemark annonce une augmentation des effectifs dans ses ambassades en Égypte, au Kenya, en Afrique du Sud, au Nigeria et au Ghana, cette réallocation des ressources pourrait renforcer l’idée que le Danemark privilégie désormais des partenariats stratégiques à court terme plutôt qu’une coopération authentique et durable avec des pays en difficulté.
Enfin, l’accent mis sur le soutien aux entreprises danoises pour qu’elles investissent en Afrique, particulièrement dans les domaines de l’eau et du changement climatique, semble indiquer que les intérêts économiques prennent le pas sur les véritables besoins des populations locales. Une approche qui pourrait être perçue comme cynique, surtout dans des pays où l’urgence humanitaire est une priorité.
Assitan KONATE