La médiation internationale dont le chef de fil est assuré par l’Algérie a fait part de ses vives préoccupations sur la non-tenue à Kidal du referendum par anticipation déroulée le dimanche 11 Juin 2023. Un communiqué qui lève le voile sur l’échec des pourparlers tenus à Kidal avec les mouvements armés.
En effet au cours des semaines écoulées, la Médiation internationale, conformément au rôle qui lui est imparti, a déployé des efforts soutenus pour favoriser la relance du processus de paix. Elle a, dans ce cadre, conduit des consultations intensives avec les Parties maliennes à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger. « Elle a aussi commis une expertise juridique internationale pour, dans la mesure du possible, faciliter une compréhension commune de la relation entre le projet de Constitution soumis à référendum le 18 juin et l’Accord de paix, notamment en ses dispositions relatives au cadre institutionnel et à la réorganisation territoriale », annonce la médiation internationale dans un communiqué publié le dimanche dernier. Et d’ajouter, « A l’issue des consultations qu’elle a conduites, la Médiation : prend note de la réaffirmation par les Parties de (a) leur attachement ferme à l’Accord de paix, (b) de sa centralité pour la stabilisation durable du Mali, ainsi que (c) de sa validité continue, y compris après le 18 juin, et ce que jusqu’au parachèvement de sa mise en œuvre ». Dans son communiqué, la médiation se félicite en outre de l’assurance réitérée par le Gouvernement quant à son engagement à poursuivre le processus de mise en œuvre de l’Accord après le référendum.
Toutefois au regard de ces engagements, la médiation internationale qui avait pesé de tout son poids pour arrondir les angles entre les partis, n’a pas manqué de voir que le CSP-PSD (Cadre Stratégique permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement) aurait empêché la tenue du referendum par anticipation à Kidal. En effet, le camp de l’armée reconstitué à Kidal n’a pas voté au motif que le referendum n’engage pas les mouvements armés au premier rang duquel la CMA (Coordination des Mouvement de l’Azawad) qui contrôle la région. Toute chose qui pourrait traduire une violation flagrante des accords, car la Médiation relève que, sur la base de l’expertise qu’elle a commise, le projet de Constitution, qui reconnaît le principe de la libre administration des collectivités locales, ne fait pas « obstacle » à l’opérationnalisation de l’architecture institutionnelle prévue par l’Accord.
Face à cette situation, la médiation internationale a invité les mouvements armés pour faciliter le déroulement normal des votes dans les zones concernées du Nord du Mali ; cela dans le cadre des efforts visant à assurer la bonne tenue du référendum constitutionnel, selon le chronogramme annoncé, sur tout le territoire national. « Elle leur lance un appel pressant pour donner une suite positive et urgente » pour parvenir à une entente. « La Médiation internationale encourage fortement les Parties à continuer à se concerter avec l’urgence qu’impose la situation, pour parvenir à une entente de nature à créer une dynamique de confiance et à faciliter la reprise formelle du processus de paix, avec l’accompagnement actif de la communauté internationale », poursuit le communiqué.
La note précise que la Médiation internationale est déterminée à poursuivre ses efforts. Elle déclare en outre que les difficultés que connaît le processus de paix « n’ont rien d’insurmontables », dès lors qu’il existe une volonté politique nécessaire. Cependant, la médiation alerte que toute autre voie en dehors du dialogue ne conduira qu’à davantage de souffrances pour le peuple malien et à plus d’instabilité pour la région.
Barou