L’amnésie des « présidents » de la Cédéao
Dans son opuscule « Le 18 Brumaire » publié suite au coup d’État perpétré par Louis Napoléon Bonaparte qui se fera appeler Napoléon III, Karl Marx écrit : « L’histoire se répète, d’abord comme une tragédie, puis comme une farce. »
En analysant ce qui se passe aujourd’hui, dans la région ouest-africaine de notre continent, nous avons comme l’impression de vivre une répétition de l’histoire. En effet, après la tragédie de l’histoire de la traite négrière, qui a duré plus de quatre siècles, du XVè au XIXè siècle, immédiatement suivie de la colonisation, les évènements qui se déroulent au XXIè siècle, semblent nous ramener à un nouvel asservissement, à une nouvelle colonisation. Comme par le passé, nous assistons à une politique de diviser pour régner. Comme des fauves face à un troupeau d’antilopes, la technique consiste à neutraliser une victime après l’avoir isolé du reste du troupeau. C’est la même technique qu’utilisent les occidentaux de façon désinvolte contre tous les régimes qui auraient l’audace de manifester une quelconque volonté de souveraineté. L’acharnement contre le nouveau régime de Niamey, ainsi que les tentatives d’isoler « les autres putschistes » que représentent les autorités du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali relèvent de cette technique.
Le côté cocasse de cette répétition de l’histoire, c’est que d’une part, ni les nègres de maison commis pour accomplir la sale besogne, ni leurs maîtres n’ont pour la plupart aucune légitimité et ne sont aucunement des parangons des valeurs de démocratie qu’ils prétendent incarnés et d’autre part, comment une organisation qui ne peut même pas financer son budget de fonctionnement, prétend pouvoir lever une troupe pour entrer en guerre ? Comme des chiens en laisse, nos fameux « présidents » de la Cédéao sont incapables de prendre des décisions en dehors du champ délimité par la laisse ! Sinon, comment comprendre qu’ils abandonnent à leur triste sort des centaines voire de milliers de sub-sahariens dans le désert ou en mer Méditerranée ? Ils auraient surement été acclamés s’ils utilisaient les sommes de quêtes à sauver les vies humaines au Sahara et en Méditerranée, au lieu de les destiner à déstabiliser les régimes de leurs frères, qui ne sont pas en odeur de sainteté avec leurs maîtres.
Mais, heureusement, que l’histoire ne se répète pas totalement de la même manière. La preuve, le Mali et le Burkina Faso ont pris fait et cause pour le Niger : une première ! Ces autorités au moins ne sont pas frappées d’amnésie. C’est dire que les choses ne se passeront pas suivant le scénario défini par les occidentaux et leurs laquais.
Les autorités et peuples, burkinabe et maliens ont compris que le peuple africain ne voudrait pas revivre son douloureux passé. En cela ils rejoignent l’homme d’État britannique Churchill qui disait : « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre »
…sans rancune
Wamseru A. Asama