Transition : Une 3 ème phase s’impose !
Il y a un mois, jour pour jour, dans notre parution N°328 du mercredi 09 février 2022, en parlant de la convocation du Conseil National de Transition (CNT) en session extraordinaire, nous écrivions dans notre édito : « Enfin les lignes
commencent à bouger ! »
On avait espéré qu’après la convocation du CNT, d’autres actions allaient immédiatement suivre dans le sens du début de l’exécution des recommandations des Assises Nationales de la Refondation(ANR) ; il n’en a rien été et tout semble de nouveau figé bien qu’on nous dise que les négociations entre experts maliens et CEDEAO se déroulent afin de sortir un chronogramme consensuel de la durée de la transition.
Trois mois après les ANR, on pourrait créditer la phase II de la Transition de deux succès notoires. Premièrement : le domaine sécuritaire. S’il y a un domaine pour lequel, on peut dire que le gouvernement de transition a une suite
dans les idées, c’est bien celui-ci. Il est indéniable que dans ce domaine, on peut affirmer que la montée en puissance des Forces Armées Maliennes (FAMA) à laquelle nous assistons n’est pas le fruit d’un hasard. Elle résulte d’une stratégie
bien élaborée et bien suivie de la part de nos officiers, sous-officiers et hommes de rang dont nous sommes de plus en plus fiers et auxquels, nous ne cesserons jamais de rendre hommage. Deuxièmement, on peut dire que les différentes déclarations opportunes – quelques fois fracassantes et peu diplomatiques – du Premier Ministre Choguel Kokalla Maïga et l’entregent dont a fait preuve jusqu’ici, le Ministre des Affaires Étrangères Abdoulaye Diop, ont porté haut
l’image du Mali sur le plan international et ont fait naître chez beaucoup d’africains et même au-delà – qui n’ont certes pas de pouvoirs décisionnels – un sentiment de solidarité, voire d’admiration envers notre pays. Ces deux succès
ont, à coup sûr rallumé la flamme patriotique chez la plupart d’entre nous. Mais, cela ne suffit pas. Il faut l’entretenir. Et pour cela, concomitamment aux deux réussites, il est indispensable d’amenuiser les clivages d’opinion entre tous les
acteurs de la vie politique afin d’affronter les énormes écueils auxquels notre pays fait face.
En effet, étant donné l’état actuel de nos relations avec la plupart, de nos voisins et avec nos partenaires traditionnels occidentaux, la cohésion nationale et la mise en œuvre d’une realpolitik sont indispensables. En outre, aujourd’hui, le malien lambda, a le sentiment que la machine de la refondation est grippée : les procédures judiciaires enclenchées contre de présumés délinquants, les recommandations des ANR, les promesses de réhabilitation de la COMATEX et de l’HUICOMA semblent stagnées, sans oublier le récent problème d’attributions de logements sociaux dont la presse en a fait des choux gras. C’est pourquoi, nous estimons que le moment est venu de passer à une autre étape de la transition, la phase III.
L’arrivée de nouveaux acteurs à l’exécutif et au parlement (CNT) impulsera sans doute une nouvelle dynamique à la mise en œuvre des recommandations des ANR et donc à la conduite de la transition. Elle entretiendra et même attisera
la flamme patriotique allumée par l’équipe actuelle qui mérite bien qu’on lui entonne le « Janjo ! »
…sans rancune
Wamseru A. Asama