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VIE CHÈRE ET COÛT EXORBITANT DES MOUTONS A BAMAKO

La fête de Tabaski s’annonce sous des auspices peu réjouissants

À l’approche de la Tabaski, le grand marché de Bamako se prépare pour la fête, mais l’ambiance est loin d’être festive. Les étals débordent d’articles divers, des vêtements aux chaussures en passant par les tissus, pourtant les relations entre clients et commerçants sont tendues. La principale cause de ces tensions ? La cherté des produits, un point de discorde qui ne fait que souligner les difficultés économiques actuelles.

Les clients, venus des quatre coins de la capitale et de l’intérieur du pays, expriment leur frustration face aux prix élevés. « Nous sommes venus faire des achats, on voit des articles, mais on ne peut pas les acheter, les enfants ont besoin d’habits de fête donc nous sommes obligés de venir, mais les articles coûtent cher pour nous, tout est cher, on n’a pas d’argent », déplore un chef de famille. Une mère de famille ajoute : « Il n’y a pas de prix fixe et tout est cher, il faut beaucoup négocier ».

Pour certains, la comparaison avec l’année précédente est inévitable. « Je ne suis pas venue acheter les habits de fête de mes enfants, il n’y a pas de grande différence avec l’année passée, mais c’est quand même cher », constate un autre chef de famille.

Du côté des commerçants, le constat est tout aussi morose. Bien qu’ils estiment que les prix sont abordables, le manque de clientèle est flagrant. « Je vends des chaussures, ce n’est pas comme les autres années, il est clair que les gens n’ont pas d’argent », se plaint un vendeur. « Les clients viennent timidement, ils se plaignent de la cherté des prix », affirme un autre commerçant. Une vendeuse de wax cousus regrette : « La clientèle est morose ». Un autre commerçant renchérit : « Ma boutique est remplie de marchandises, mais les clients sont rares ».

Le commerce de moutons, élément central de la fête de Tabaski, n’est pas épargné par cette morosité. La vie chère et le coût parfois élevé des moutons, variant entre 100 000 et 500 000 francs CFA, voire plus, découragent de nombreux acheteurs. « Les prix des moutons sont exorbitants cette année, beaucoup de familles ne peuvent pas se permettre un tel achat », souligne un autre chef de famille.

Le contraste avec l’année dernière est frappant. « L’année dernière à la même période, la clientèle affluait vers nous, mais ce n’est pas le cas cette année », se désole un commerçant.

La fête de Tabaski, prévue pour le 17 juin prochain, s’annonce sous des auspices peu réjouissants. Les chefs de familles, malgré les difficultés, tentent à tout prix de subvenir aux besoins de leurs proches, espérant que l’atmosphère festive de la Tabaski apportera un peu de répit à leurs soucis quotidiens.

Assitan Konaté

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