Humeur
Vous avez dit mercenaires ?
« Nos amis français » depuis un certain moment s’agitent en parlant des « mercenaires » russes du groupe Wagner. La presse occidentale qui a une grande maîtrise de manipulation fait croire que le Wagner est spécial dans son genre, comme s’il n’existait pas d’autres groupes militaires privés dans le monde. Une simple recherche sur le web, montre l’existence de multitude de sociétés militaires privées (SMP) dans tous les grands pays occidentaux. Et ces sociétés ont quelquefois des effectifs plus élevés que ceux des forces régulières qui interviennent dans les opérations militaires qu’entreprennent ces pays hors de leurs frontières.
Ainsi, que ce soit en Irak ou en Afghanistan, les EU ont engagé des SMP. Et pourtant on n’a jamais attendu parler de ces groupes ! On ne nous jamais dit que les USA employaient des mercenaires pour les guerres qu’ils menaient à travers le monde. Du reste, il est connu de tous que la plus grande société de mercenariat est Blackwater une société américaine créée par des anciens pilotes de l’US- Air Force. La presse occidentale en parle peu.
Vous avez dit mercenaires ? Parlons de la France : existe-t-il une armée de mercenaires plus que « La légion étrangère » dont un des ex pensionnaires vient de prendre le pouvoir en Guinée Conakry ? Cette « légion étrangère existe depuis 1831. C’est grâce à elle que la France a bâti son empire colonial.
Vous avez dit mercenaires ? Les armées coloniales qu’elles soient espagnoles, portugaises, britanniques ou françaises, n’étaient-elles pas constituées de mercenaires qui n’avaient cure des Droits de l’Homme ? Cessons de faire des manipulations. La réalité c’est que les actions menées par la France et ses alliés au Mali depuis 2013 dans le but disent-ils d’anéantir le terrorisme a eu pour effet de l’accentuer.
Faut-il s’éterniser sur une méthode qui ne marche pas ? Notre pays n’a-t-il pas le droit de chercher à résoudre ses problèmes suivant ses convenances ? Les maliens ont conscience des capacités de nuisance de certains de ses « partenaires » et particulièrement de son partenaire principal, car celui-ci n’a jamais été loyal avec lui. Rappelons que lorsqu’on lui a demandé un appui aérien, la France s’est donné le droit de faire ce qu’elle veut : une intervention avec des soldats au sol.
Et, dans son élan de reconquête du territoire occupé par les terroristes, l’armée malienne s’est vue stopper à Anefis et interdite d’entrée à Kidal par ces soldats qui étaient là bien que n’ayant pas été sollicités.
Vous avez dit mercenaires ? En réalité, en manque d’argument, la France voudrait avoir une raison de se désengager pour ne pas assumer l’échec de sa lutte contre le terrorisme au Sahel en général au Mali en particulier. Alors, qu’elle se retire, mais qu’elle accepte que ceux qu’elle prétend vouloir aider, explorer d’autres solutions que la sienne dans le règlement de la crise dans laquelle leur pays est plongé depuis bientôt une décennie.
Wamseru A. Asama