Humeur

Les multiples visages de Mali Kura

L’observation de la classe politique malienne, laisse tout observateur pantois et triste pour celui qui aime ce pays, le Mali. En effet, quand on suit les propos des alliances et regroupements de partis politiques qui pour la plupart se reconnaissent de l’ancien régime IBK, on a comme l’impression, que pour eux, l’essentiel c’est d’organiser les élections, coûte que coûte, quelle que soit la situation du pays et quelles que soient les conditions dans lesquelles celles-ci seront organisées. Est-ce une cécité ou un désir de vouloir « mettre les bâtons dans les roues » de leurs supposés tombeurs ?

Certes, ils ont le droit de douter de la bonne foi de l’équipe de la transition, et ce d’autant plus qu’ils savent plus que tout autre, que « Les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui les reçoivent et leurs paroles n’engagent que ceux qui les écoutent» Mais de là, à vouloir se renier en rejetant les propositions qu’ils savent très pertinentes pour le pays sous prétexte uniquement de vouloir respecter les promesses tenues auprès des organisations supranationales qui, on le sait, pour la plupart, n’en ont cure des intérêts des populations. Même si on ne veut pas de l’homme politique Choguel Kokalla Maïga, il faut reconnaître que les axes à exécuter définis dans le PAG afin de parvenir à des élections crédibles et transparentes sont pertinentes et méritent plus d’attention qu’un rejet systématique, si on veut vraiment d’un Mali kura. Par ailleurs, tout le monde est d’accord que la corruption est un grand frein au développement. La preuve, même IBK avait décrété l’année 2015 comme l’année de la lutte contre la corruption. On connait les résultats. L’impunité étant un engrais pour l’essor de la corruption, alors celle-ci est repartie de plus belle. Peut-on parler d’un Mali kura sans la lutte contre la corruption ? La question mérite d’être posée pour ces hommes et femmes politiques qui estiment que les interpellations effectuées tout récemment ou qui seront entreprises incessamment ne sont que l’expression d’une chasse aux sorcières non avouée ? Veut-on d’un Mali Kura sans justice ?

A travers les agissements des uns et des autres nous avons comme l’impression que le terme Mali Kura revêt plusieurs visages : pour certains, « Mali Kura » veut dire refondation de l’Etat malien. Pour d’autres, il s’agit de revenir aux pratiques anciennes tout en jouant aux refondateurs. Pour d’autres encore, la refondation c’est de jouer comme auparavant aux mouches du coche, c’est-à-dire des femmes et des hommes prêts à accompagner les princes du jour.

Hamidou ONGOÏBA

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