Édito - Il faut le dire

Il faut le dire…

ADEMA : la politique de deux côtés

L’arrestation d’une dizaine de membres signataires de la Déclaration du 31 mars (A31), met en lumière la complexité de la dynamique politique au Mali. Parmi eux, Moustapha Dicko, et Yaya Sangare, deux ténors avisés de L’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ). Mais comment un parti comme l’ADEMA qui, tout en étant impliqué dans la gestion du pouvoir, choisit de jouer la carte de l’opposition ? Pour ceux qui connaissent l’histoire de l’ADEMA, rien n’est vraiment surprenant.

Depuis le temps d’Alpha Oumar Konaré, en passant par les régimes d’Amadou Toumani Touré (ATT), Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), et Dioncounda Traoré, l’ADEMA a participé activement à la gestion du pays. Récemment encore, le vice-président du Conseil National de Transition (CNT) était un leader de l’ADEMA, et plusieurs cadres de ce parti occupent toujours des postes stratégiques au sein de cette transition. Comment comprendre alors que ce même parti, intégré au cœur du pouvoir, décide aujourd’hui de jouer contre ce même pouvoir ? La réponse réside peut-être dans l’histoire de l’ADEMA, une histoire marquée par une politique de deux côtés. Ce parti a toujours eu l’art de la manipulation, maintenant un pied dans le pouvoir et l’autre dans l’opposition. Sous les régimes passés, il a déjà joué ce double jeu.

Cette stratégie de « gagnant-gagnant » à l’ADEMA suscite des interrogations profondes. L’ADEMA est-il un groupement d’intérêt économique ou un parti d’obédience politique ? Quelles valeurs politiques entend-elle véhiculer à la génération actuelle avec des pratiques qui heurtent le bon sens ?

L’arrestation des cadres de l’Alliance du 31 Mars, en pleine préparation d’un projet de règlement intérieur et de planification d’actions communes contre le pouvoir en place intervient dans un contexte particulier où les autorités de transition ont suspendu, par décret, les activités politiques des partis et associations dans tout le pays. En défiant cette interdiction, l’Alliance du 31 mars a montré sa détermination pour un retour à l’ordre constitutionnel, mais aussi sa prise de risque face à un gouvernement vigilant.

L’ADEMA, en jouant sur les deux tableaux, risque de perdre sa crédibilité. Aujourd’hui, avec l’interpellation de ces deux barons de l’ADEMA dans cette action trouble, le parti se trouve face à un problème de leadership. Ce manque de direction claire risque de plonger l’ADEMA dans une crise sérieuse dans les jours à venir

… Sans rancune Wamseru A Assama

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