Édito - Il faut le dire

Il faut le dire…

‘’On ne réinvente pas la roue’’

Le Mali traverse de nombreuses épreuves marquées par des conflits armés, des tensions intercommunautaires et des défis de gouvernance. Bien que plusieurs initiatives aient été organisées pour promouvoir la paix et la réconciliation, l’avant-projet de la Charte nationale pour la Paix et la Réconciliation nationale semble représenter une avancée majeure. En effet, le président Assimi Goïta a annoncé par décret la création, les missions, l’organisation et les modalités de fonctionnement de la commission de rédaction de cet avant-projet. Ce document se positionne-t-il comme un point d’appui capitalisant toutes les recommandations faites précédemment pour parvenir à une paix durable ? En quoi cette charte en vue se distingue-t-elle de celle pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale élaborée en 2017 ? Cette nouvelle charte en vue atteindra-t-elle les objectifs assignés, contrairement à son prédécesseur ? Comme on le dit très souvent, ‘’on ne réinvente pas la roue’’, mais on utilise les solutions éprouvées pour construire un avenir meilleur.

La Charte de 2017, bien qu’ambitieuse, n’a pas réussi à obtenir l’adhésion complète des diverses parties prenantes ni à répondre efficacement aux défis complexes du Mali. La différence fondamentale entre les deux initiatives doit résider dans l’approche participative et la volonté de consulter largement les forces vives de la nation, incluant les mouvements armés et même les groupes jihadistes qui n’ont pas pris part aux dialogues précédents.

L’annonce concernant la création de la commission de rédaction de l’avant-projet de la charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale semble être la suite logique du Dialogue inter maliens. Le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, avait déclaré lors de ce dialogue que « l’objectif assigné à ce dialogue était de diagnostiquer les causes des conflits intracommunautaires et intercommunautaires afin de tracer une architecture de paix durable, recoudre le tissu social et renforcer le vivre-ensemble. » Le dialogue inter maliens avait formulé des recommandations clés telles que l’engagement du dialogue avec tous les mouvements armés maliens, l’instauration d’une journée nationale du pardon, l’organisation du retour des réfugiés et des déplacés, et l’instauration d’un cadre de dialogue permanent intra et intercommunautaire. Il avait également été recommandé de dissoudre les milices et les groupes d’auto-défense et d’assurer la réinsertion socioprofessionnelle de leurs combattants. Ces recommandations, qui privilégient le recours aux us et coutumes comme moyens de prévention, de gestion et de règlement des conflits, pourraient alors être intégrées dans l’avant-projet de la charte.

Cette situation offre-t-elle une opportunité pour les mouvements armés du nord, y compris les jihadistes, de se prononcer et de s’engager dans le processus de paix ? Lors du dialogue inter maliens, les autorités avaient lancé un appel à tous ceux qui n’avaient pas participé au dialogue afin qu’ils rejoignent les autres Maliens pour bâtir une paix durable, condition essentielle de tout développement. Le chemin sera long et parsemé d’embûches, mais avec détermination et solidarité, le Mali peut et doit réussir cette entreprise essentielle pour son développement et sa stabilité.

Sans rancune

Wamseru A Asama

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