Mali#Il faut le dire: Faut-il repenser le régime algérien ?
La situation au nord du Mali met en lumière un enjeu géopolitique complexe, où se croisent ambitions énergétiques et réalités troublantes. Les accusations portées contre l’Algérie révèlent un rôle insidieux dans la région : soutien à des groupes terroristes, exploitation des divisions locales, et quête de contrôle sur les ressources naturelles du bassin de Taoudéni, un trésor énergétique stratégique.
L’Algérie est accusé depuis longtemps d’avoir pris part à la déstabilisation du Mali en soutenant, voire financer les groupes séparatistes. Ce soutien illustre une approche calculée où le chaos devient un outil de contrôle. En effet, en favorisant l’instabilité, l’Algérie semble avoir pu geler ses concessions, depuis fin 2012, dans le nord malien, prétextant des « conditions sécuritaires défavorables » pour suspendre les opérations d’extraction dans le bloc 20, situé aux frontières algériennes. Cette zone riche en pétrole, gaz et métaux rares fait de la région un enjeu stratégique pour un pays comme l’Algérie, dont les ressources énergétiques s’amenuisent.
La publication de rapports par des agences de sécurité internationales, notamment américaines, montre que les réserves du Mali pourraient rivaliser avec celles de l’Algérie. Cette perspective a motivé une stratégie où l’Algérie, paradoxalement qui était médiateur de paix dans la région, aurait œuvré en coulisses pour maintenir un statut de terre instable et sous contrôle indirect. L’accord d’Alger de 2015, conçu pour restaurer la paix, semble en réalité offrir à l’Algérie une influence durable au sein de ce territoire miné par les conflits.
Ces faits posaient un problème fondamental pour l’intégrité territoriale du Mali. L’implication de l’Algérie dans le soutien de groupes armés met en évidence une géopolitique d’influence qui s’étend bien au-delà des intentions déclarées de stabilité et de paix. Cette approche menaçait non seulement la souveraineté malienne, mais aussi la cohésion du Sahel.
Aujourd’hui, l’Algérie se retrouve au banc des accusés sur la scène internationale. Lors de la dernière Assemblée Générale des Nations Unies, le Mali n’a pas hésité à dénoncer l’attitude de son voisin du Nord. Cette prise de position est cruciale, car elle appelle à une prise de conscience collective face aux dynamiques d’influence régionale. Une refondation de l’Algérie semble nécessaire pour repenser en profondeur les partenariats entre l’Afrique noire et ce pays. L’Algérie d’aujourd’hui n’est plus celle de la révolution contre le colonialisme français ; elle a dévié de ses idéaux et s’éloigne de la solidarité africaine qui a jadis inspiré son combat.
… Sans rancune
Wamseru A. Assama